Avis de Patricia : "Facteurs d’émergence des épidémies contemporaines"
Les communications et l’ échange présentés ici proviennent d’une conférence publique donnée dans le cadre de la Saison culturelle de l’Université de Lille en janvier 2023. Ce livre démarre par cette phrase: « L’impact des comportements humains sur l’environnement ne fait plus débat aujourd’hui. Or, cet impact concerne aussi en retour la santé de l’homme, comme l’attestent la multiplication et l’aggravation des épidémies auxquelles nous sommes confrontés » (page 7).
Après cette introduction de Philippe Sabot, on a une contribution de Serge Morand, ayant pour titre "La crise de la biodiversité et son impact sur le développement des épidémies". Un des problèmes cruciaux est actuellement la transmission de certains virus des animaux aux humains et cela s’explique principalement par la déforestation. On peut d’ailleurs lire ceci : « Il y a une évidente corrélation entre l’augmentation des animaux, comme le montrent le développement du virus de la grippa aviaire, mais aussi celui de nouveaux corinavirus qui passent par les animaux domestiques ou par de nouveaux animaux d’élevage » (page 22). Si l’état de la biodiversité est dans un état inquiétant pour l’hémisphère Nord , il est catactrophique dans l’hémisphère Sud et rajouterons-nous personnellement en Chine. D’ailleurs Serge Morand évoque également l’Asie du Sud-Est comme un territoire très riche en maladies infectueuses.
Anne Goffard propose le second texte, il est intitulé "Corinavirus : d’où viennent-ils et comment se transmettent-ils à l’homme ?". Selon elle, les corinavirus dangereux pour l’homme (car provenant de mammifères et non d’oiseaux) sont apparus au début du XXIe siècle. On apprend que le STRAS-CoV lieu à un petite épidémie dans le Sud-Est asiatique et que des personnes infectées débraquent d’un avion en 2002 à Toronto. Cette ville canadienne se confine immédiatement, ce qui stoppe la propagation du virus. Les Chinois commencent leurs recherches sur les corinavirus, suite à cette épidémie.
En 2012 apparaît le MERS-CoV dans la péninsule Arabique et y reste localisée car sa transmission entre humains n’est pas des plus performantes. Il est passé des dromadaires (importés d’Afrique) aux hommes. Selon l’auteure, les chauve-souris sont une mine à virus et il y a même un risque de réapparition de la rage en Europe par ces animaux qui portent de potentielles maladies sans en être eux-mêmes atteints.
Anne Goffard s’interroge sur les facteurs faciltant le passage d’un virus d’une espèce à l’autre. Les humains transmettent eux-mêmes les virus en particulier à leurs animaux domestiques, et par ailleurs ils ont donné le SRAS-CoV-2 aux visons d’élevage en 2020. La dernière partie de cet ouvrage est composée d’une vingtaine de pages où nos deux auteurs échangent entre eux. Des données historiques sont énoncées, comme l’apparition de la rougeole chez les humains lorsqu’ils ont procédé à la domestication des chèvres.
L’apparition en France de maladies tropicales est un sujet actuel de préoccupation. Par ailleurs les parasites ont de grande adpatation à un nouveau climat. Le dérèglement climatique accentue la tendance à la baisse de l’auto-immunité. L’augmentation des espaces verts en ville permet de diminuer quelque peu les risques de contamination par les moustiques.
Le livre se termine par ces mots : « La recherche et l’innovation biotechnologique restent un complément essentiel des politiques de santé publique. Elles n’annulent certes pas les risques et n’empêcheront pas de nouvelles épidémies d’apparaître dans l’avenir, mais elles permettent sinon de limiter ces risques, du moins d’en garder le contrôle » (page 79).
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