Avis de Benjamin : "Lorsque l'argent résonne dans le coffre, l'âme bondit du Purgatoire (Johann Tetzel)"
L’ouvrage est sous-titré "Son chemin, sa conversion et ses convictions. Les cinq grands principes de la Réforme". L’auteur est d’origine britannique mais a dirigé le Centre de Formation évangélique de la Mission évangélique belge.
Dans le premier chapitre on relève des pages intéressantes sur les origines des indulgences qu’il faut aller chercher dans la Première croisade ; en effet non seulement ceux qui partaient en Terre sainte mais ceux qui finançaient cette expédition recevaient une indulgence plénière. La relance du système des indulgences se fait au début du XVIe à l’instigation du pape Léon X (qui veut finir de financer la construction de la basilique Saint-Pierre) et le cardinal Albert de Brandebourg. Ce dernier avait fait l’acquisition par simonie des archevêchés de Magdebourg et de Mayence plus la gestion de l’évêché d’Halberstadt le temps de sa vacance, le tout en totale contradiction avec le droit canon. Ajoutons personnellement pour prolonger le portrait du personnage, on peut rajouter qu'il négociait en 1541 le rachat de ses dettes par les protestants de Magdebourg, contre l’autorisation de pratique du culte luthérien, lorsqu’il fut expulsé de la ville par ceux-ci. De plus il accumulait, sans la moindre discrétion, les maîtresses.
William Clayton résume l’essentiel des 95 thèses de Luther en soulignant son opinion sur la repentance, la rémission des péchés, l’importance des saints et l’autorité du pape (pages 16-17). Plus loin, notre auteur insiste que pour Luther sur le fait que le chrétien doit sans intermédiaire, accéder aux Écritures, on aurait d’ailleurs de voir préciser ici si Luther pensait au Nouveau et à l’Ancien Testament, ou seulement au premier.
La question de l’existence du Purgatoire est également soulevée, et à ce propos William Clayton précise que la notion de Purgatoire n’est définie pour la première fois qu’en 1254. Ce qui intéressant dans cet ouvrage c’est justement que sur les points d’achoppement entre Luther et le pape, notre auteur donne souvent une vision historique de la vision de l’Église sur le problème en question. On a donc un ouvrage qui est centré sur la vision religieuse de Luther et non sur sa biographie, ceci avec de très grandes qualités de vulgarisation.
Pour connaisseurs Aucune illustration