Avis de Benjamin : "L’islamisme est à un tournant et le virage reste quand même dangereux"
L’ouvrage est sous-titré Sommes-nous entrés dans l’ère du nécro-islamique ?. Il s’agit de réfléchir à ce que tend à mettre en valeur les études actuelles sur l’islamisme contemporain, celui qui suit les Printemps arabes.
L’ouvrage est composé de cinq chapitres intitulés "Vers une nouvelle approche : de l’islamologie appliquée à l’islamologie appliquée", "Critique de certaines tendances académiques étudiant le phénomène de l’islamisme", "La conception islamiste de l’organisation de la société est-elle compatible avec les valeurs minimales du bien-vivre ensemble (1928-2015) ?", "La vision islamique dans la prise de décision politique d’après l’interprétation islamiste est-elle applicable ?", "Vers une nouvelle typologie pour l’islam politique à l’ère du post-printemps arabe : rétro-islamisme, néo-islamisme ou nécro-islamisme ?".
On retiendra que quatre problèmes chroniques apparaissent à la fin de l’ère coloniale d’abord chez les frères musulmans et ensuite chez les tous les activistes islamistes : « manipuler le religieux pour des fins politiques, être manipulé consciemment ou inconsciemment par des puisssances étrangères, provoquer le conflit sunnite-chiite et enfin, légitimer la force et la violence au nom de la religion pour arriver au pouvoir » (page 71).
Hasan el-Banna, fondateur en 1928 de l’association des frères musulmans (et accessoirement grand-père de Tarik Ramadan) a « l’idée de recours à la violence sous le prétexte de protéger et propager l’islam » (page 81). Wael Saleh et Patrice Brodeur pensent que l’islamisme est en perte de vitesse dans les sociétés musulmanes, d’où leur idée de parler de nécro-islamisme et ils pensent que le soufisme scientifique sunnite ouvrira une porte de sortie à l’islamisme. Dans la conclusion, les auteurs avancent que les textes fondateurs de l’islamisme sont incompatibles avec une vie en société apaisée (celle d’un bien-vivre ensemble) et que ces mêmes écrits ne permettent pas de dégager des orientations de gestion d’un pays.
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