Avis de Benjamin : "Le voilement vient heurter toutes les évolutions récentes de la société (Nathalie Wolff)"
Dans un format 11,0 cm × 17,0 cm × 0,6 cm et n’offrant donc que 32 pages, cet ouvrage se donne comme objectif de ne poser que les questions essentielles et d’y répondre de manière concise. Son auteure est enseignante à la faculté de droit et sciences politiques de Versailles. Nathalie Wolff a également été membre nommée du Conseil national des universités (CNU) de 2016 à 2019. Elle enseigne par ailleurs à l’École Polytechnique. Sa thèse était intitulée La tranquillité publique et les polices administratives. Elle a été une des auteures d’un livre d’hommages consacré à Laurent Bouvet cofondateur du Printemps républicain en mars 2016, ce dernier décède fin 2021.
Nathalie Wolff constate que la laïcité est devenue un sujet d’actualité au fil des ans. Elle retrace les origines de la laïcité française. Elle constate qu’aux USA ce sont les religions qui ont entendu se protéger de l’action de l’État (et non l’inverse, comme on pourrait plutôt dire pour l’hexagone). L’atmosphère religieuse imprègne la société américaine. La tolérance vis-à-vis des cultes n’a pas débouché sur un affaiblissement des discriminations, le suprématisme blanc s’y est toujours maintenu à un haut niveau. De plus les sectes y ont largement prospéré. La pression de tous les intégrismes religieux a fait que plusieurs états des USA sont revenus récemment sur l’autorisation (ou les conditions d’autorisation) de l’IVG.
En France, la dernière personne à avoir été condamné à mort pour blasphème est le Chevalier de la Barre, c’était sous le règne de Louis XV. Ajoutons personnellement que le blasphème n’existe plus en France depuis la loi de la liberté de la presse du 29 juillet 1881. En Alsace-Moselle, le délit de blasphème n’a été abrogé que par l'article 172 de la loi n° 2017-86 du 27 janvier 2017 relative à l'égalité et à la citoyenneté. Dans plusieurs européens de tradition catholique ou protestante, il existe toujours mais ne concerne que ce qui touche à la religion historique du pays en question.
L’auteure rappelle les conditions de la tenue du procès de Charlie-Hebdo dans l’Affaire des caricatures du prophète. Le journal n’est pas condamné pour injures publiques envers les musulmans, par contre Dieudonné et Zemmour l’ont été pour racisme.
Nathalie Wolff poursuit en évoquent les problèmes soulevés par la contestation de la laïcité à l’école. Elle poursuit autour de la laïcité en matière de sport. Elle rappelle qu’en matière de tolérance certains pays musulmans sanctionnent justement celles qui refusent de porter le voile. Pour Nathalie Wolff, la laïcité est protectrice des femmes et de leur corps.
Au sujet de l’abaya, elle avance que, porté à l’école, ce vêtement est indiscutablement porteur d’un message religieux. Pour faire comprendre qu’il s’agir non d’un choix personnel, mais d’une imposition de son milieu, elle propose un exemple l’image d’un footballer supporter du PSG abordant un maillot de l’OM. Pour elle, chacun doit décider en lui-même ce qui relève de l’impudeur.
Elle termine par ces mots autour de la laïcité : « À nous de protéger de toutes nos forces ce bien précieux, ce phare qui nous permet de coexister avec nos différences ».
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