Avis de Benjamin : "Le saint patron des journalistes à ne pas confondre avec le saint patron des enseignants"
Il faut distinguer en effet François de Sales et Jean-Baptiste de La Salle. Chez Artège était paru en 2011 une anthologie de textes de Saint François de Sales sélectionnés par Éric Herth. L'évêque Pierre de La Baume le 15 juillet 1533 (et non 1633 comme une faute de frappe l’indique page 101) fuit définitivement Genève, passée à la Réforme; après cette date les évêques de Genève sont en résidence à Annecy. De 1536 à 1564 les Bernois occupent le pays de Gex ainsi que les régions de Ternais et de Thonon qui constituent le Chablais savoyard. Toutefois une armée de 6 000 hommes, commandée par le gentilhomme français Sancy, composée de troupes genevoises et bernoises est levée en Suisse et financées par le roi de France en guerre pour le compte des Genevois contre le duc de Savoie, elle réoccupe le Chablais savoyard et Gex. Autour de 1590 ces régions sont systématiquement pillées par les armées des deux camps. Un des prolongements de cette guerre est que le pays de Gex, le Bugey et la Bresse reviennent au royaume de France en1601 sous Henri IV.
Le récit romancé de Michel Tournade suit la vie de François de Sales. François de Sales est né en 1567 au château de Sales près de Thorens-Glières dans le duché de Savoie. Les populations du Chablais sont passées au protestantisme et depuis son entrée en prêtrise en 1593 jusqu’à sa mort en 1622 en tant qu’évêque de Genève il va tenter de ramener (y compris par l’usage d’imprimés) les populations locales à la foi catholique. Cette tâche en fait le saint patron des journalistes et des écrivains. Sa dépouille mortelle est aujourd'hui conservée dans la basilique de la Visitation à Annecy, près de celle de Jeanne de Chantal. François de Sales avait appuyé cette dernière dans la fondation de treize monastères de la Visitation (une mention de cela au dernier chapitre)
On va à l’essentiel des événements de la vie de François de Sales. Michel Tournade le fait régulièrement dialoguer avec Germain Favre-Bonvin un paysan devenu calviniste ainsi qu’avec Théodore de Bèze (successeur de Calvin à l’Académie de Genève) à la page 201. Un extrait d’un cantique attribué à Luther est présenté page 98, l’évocation de la mort de Michel Servet sur le bûcher avec la complicité de Michel Servin prend place page 116 et le Massacre de la Saint-Barthélemy est raconté brièvement pages 129 à 130.
Cette carte est absente de l'ouvrage
Tout en centrant le récit sur la vie de son personnage sujet savoyard, l’auteur n’oublie pas de nous parler de question se posant à l’époque (comme la dissection des cadavres aux pages 72 et 73 ) ainsi que de l’état de la France et par exemple dément, de façon un peu jésuitique, le goût d’Henri III pour les hommes :
« Le roi entouré de jolis garçons… Ce n’est pas faux. On les appelle les mignons. Mais ce n’est peut-être pas exactement ce que vous imaginez ma mère. D’abord le roi a l’air d’apprécier les femmes et se montre très offensif dans ce domaine. Et pour ce qui est des garçons qui l’entourent, il ne s’agit pas vraiment de petits éphèbes élégants et parfumés. Le roi s’est entouré d’hommes très jeunes, plutôt séduisants, c’est vrai mais aussi compétents que redoutables. Ils se battent comme des lions et n’hésitent pas à risquer leur vie en duel » (page 64)
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DE SAINT FRANÇOIS DE SALES : LETTRE APOSTOLIQUE TOTUM AMORIS EST DU SAINT-PÈRE FRANÇOIS https://www.vatican.va/content/francesco/fr/apost_letters/documents/20221228-totum-amoris-est.html