Avis de Xirong : "Le français pour tous et en particulier pour les petites Alsaciennes !"
Pour bien connaître l’histoire de l’Alsace, l’on peut dire que le maintien de la compréhension du français par une part non négligeable de la population féminine non-bourgeoise d’outre-Vosges entre 1871 et 1918 est dû à l’existence de cette congrégation enseignante. Si le 16 juin 1919 le président du conseil (chef du gouvernement, poste équivalent aujourd’hui à celui du premier ministre) Alexandre Millerand décore la supérieure Marie-Aimée Schaeffer c’est bien pour services rendus par la congrégation sous le régime allemand, d’ailleurs dans le petite partie de l’Alsace reconquise de 1914 à 1918 nombres de classes de filles ont confiées par l’autorité militaire française à ces sœurs (précision apportée par nous après travail sur des archives). Maria Letizia Bonaparte (mère de Napoléon) et Herriot le chef du gouvernement du Cartel des gauches en 1924 et le général de Lattre sont les trois autres personnages de dimension nationale à apparaître dans cette BD, dans leur ordre chronologique d'apparition.
Au Brésil et en Afrique centrale (d’ailleurs en particulier auprès des habitants des parties des deux anciennes colonies allemandes revenues à la France en 1919, à savoir le Togo et le Cameroun) le travail d’éducation s’est maintenu à côté d’actions caritatives (comme l’accueil de SDF). Pour la France il y eu quelques implantations hors des frontières de l’Alsace issues du traité de paix de 1871 comme dans des territoires voisins ( à Belfort ou dans la Haute-Saône ) ou plus éloignés (le Sud-Ouest). Cette mission de scolarisation n’est plus exercée aujourd’hui dans l’hexagone mais dans l’hexagone l’action de ces sœurs persiste avec un rôle plus social.
Fondée sous le règne de Louis XVI, cette congrégation est née à Molsheim en Alsace sous l’impulsion d’une couturière et d’un prêtre. Les soubresauts révolutionnaires font que leur action disparu quelques années aussi leur reconnaissance fut tardive par le pape (elle n’est obtenue qu’en 1855). Les sœurs avaient installé en 1819, à Ribeauvillé dans l'ancien couvent des Augustins la Maison-Mère de la congrégation et cela pesa sur le nom par lequel elles furent ensuite connues.
Les dessins laissent à penser que ces sœurs n’enseignaient qu’à des classe de filles mais cela ne me semble pas certain. Avec l’annexion de l’Alsace-Lorraine, comme toutes les autres régions de l’Empire allemand, les effets de la lutte cotre les institutions catholiques se font sentir dans le cadre du Kulturkampf. Le régime nazi leur a interdit toute activité d’enseignement un large demi-siècle après.
Les textes franchement explicatifs dans les cartouches couvrent autant de surface que les mots dans les bulles, si bien que les dates des évènements et les lieux sont toujours largement mis en avant. Le graphisme est élégant, le dessin fouillé et les couleurs qui pour beaucoup tendent vers le sépia accentuent le côté récit historique.
On a donc l’histoire de cette congrégation depuis sa fondation à nos jours (sur deux siècles et demi) et sur les trois continents où elle a agi avec l’album "Les sœurs de la Divine providence de Ribeauvillé : un chemin de confiance".
Pour tous publics Beaucoup d'illustrations Plan chronologique