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Laïcité et liberté: Le défi musulman en France

Laïcité et liberté: Le défi musulman en France
Éditions grises 79 pages
1 critique de lecteur

Avis de Benjamin : "Il n’y a pas de laïcité…Il n’ya que des preuves de laïcité (Abnousse Shalmani)"

Voici un ouvrage qui présente et commente  la loi 1905  (en situant ses origines) et rappelle ce mot de Bernard Cazeneuve, alors qu’il venait d’être nommé Premier ministre : « L’État laïc a pour mission de protéger les musulmans, comme il protège tous les Français ». Le style est globalement relâché et emprunte souvent à des expressions familières. Selon l’auteur, les chrétiens subiraient moins le poids de leur foi, car l’expression de leur culte est plus discrète. Si c’est plus ou moins le cas aujourd’hui, mais ce ne l’était asolument pas à la Belle Époque. Nombre de lecteurs devraient être étonnés des deux phrases suivantes concernant d’ailleurs deux religions différentes: « En effet, se revendiquer chrétien sans pratiquer ou sans croire en Dieu ne change pas cette réalité. Puis, il y a ceux du peuple dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom, naviguant sous un radar différent (bien évidemment) » (page 19). Il parle plus loin d’ « un "islam de France" modelé par des traîtres à leur propre communauté, motive par… » (page 19).

Avant d’ouvrir  un point intitulé "Instrumentalisation de la Laïcité" : « La question se pose alors avec acuité : l’État français, protagoniste de cette pièce, réussira-t-il à redéfinir son cap, à adopter une perspective plus inclusive, embrassant la diversité et la tolérance ? Ou s’obstinera-t-on sur un chemin semé d’embûches, accentuant la fracture entre ses citoyens ? » (page 37).  

Jolapeh s’offusque, sans citer les paroles qui ont pu poser problème, de l’expulsion Mahjoub Mahjoubi l’iman de Bagools-sur-Cèze. Pour lui Tareq Oubrou, Kahina Bahloul et Chagoulmi « salissent notre religion pour se faire bien voir et obtenir les faveurs de leurs… (je vous laisse trouver le qualificatif) » (page 42). Pour l’auteur la situation est catastrophique car la laïcité n’est pas à ce jour un pilier de l’unité nationale.

Aux pages 50 à 52, Jolapeh liste les restrictions au culte musulman. De la quinzaine de points, il suffira, pour se faire une idée du contenu général, on relèvera qu’il y a là un souhait de voir autoriser le port de la burqa, le niqab et le burkini. Si l’auteur s’offusque de l’exclusion des femmes voilées pour accompagner les élèves, il ne dit rien franchement contre l’interdiction du voile à l'école (mais se plaint de la pression sociale pour ne pas le porter)  tout en désirant que l’abaya soit autorisée dans les établissements scolaires.

Jolapeh propose des pistes pour mieux faire connaître la civilisation islamique  aux Français non-musulman et  boycotter médias et personnalités politiques attisant la haine et la division. L‘auteur souhaite une cohabitation harmonieuse, mais on irait plutôt vers une coopération entre puissance publique et autorités religieuses et une expression de ses croyances, non seulement dans la sphère privée, mais dans la sphère publique et les lieux publics. La question est alors de savoir ce qui resterait  de l’esprit laïque. La lecture de cet ouvrage est intéressante car elle permet d’accéder à un type de pensée porté par un certain nombre de musulman qui voient en la laïcité une arme contre l’islam et non une possibilité de liberté religieuse.    

Pour tous publics Aucune illustration

Benjamin

Note globale :

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