Avis de Benjamin : "Des situations où des élèves mettent en difficulté la communauté éducative"
Outre Jean-Pierre Obin, ayant eu des responsabilités comme inspecteur général et connu comme auteur en juin 2004 du rapport qui porte son nom intitulé Les signes et manifestations d’appartenance religieuse dans les établissements scolaires et une quinzaine d’années plus tard du livre Comment on a laissé l'islamisme pénétrer l'école ?, on trouve là cinq auteurs tous étant ou ayant été formateurs. Le plus connu est Alain Seksig, un ancien directeur d’école élémentaire à Paris et référent laïcité de l’académie de Paris, devenu IA-IPR Vie scolaire et référent laïcité de l’académie de Paris. Les autres contributeurs sont Patricia Colin, Chantal Daux-Garcia et Claire Vial.
Après une préface de Dominique Schnapper, Jean-Pierre Obin évoque la sécularisation de la société française et l’apport de la loi de Séparation. Il manifeste de plus des inquiétudes : « L’extrême-droite célèbre de nouveau la nation ethnique pour affirmer la suprématie des "Français de souche" et se sert de la laïcité comme d’un écran afin de masquer ses pulsions xénophobes ; l’extrême gauche a troqué l’icône du prolétaire triomphant pour la remplacer par l’image victimaire de l’exclu, du discriminé, de l’immigré et dénonce les lois laïques comme des lois "islamophobes" s’attaquant spécifiquement à la "religion des pauvres" ? Enfin, pour les néolibéraux, l’État ne devrait pas se mêler d’organiser la société ni s’occuper de réguler les relations sociales. On sait où ce désengagement mène : au repli sur soi de groupes crispés sur leurs identités, au communautarisme ; ce qui n’est pour déplaire ni aux intégristes religieux aussi libres de régner sur leur communauté, ni à l’extrême-droite qui rêve d’instaurer une forme d’apartheid, ni même à l’extrême-gauche, complaisante à un islamisme dans lequel elle ne voit que l’expression conjoncturelle de la révolte des nouveaux "damnés de la Terre" contre le capitalisme » (page 11).
Vingt études sont regroupées dans quatre thématiques :
- protéger le caractère laïque de l’enseignement,
- faire respecter les règles et assurer la sérénité de la vie scolaire,
- aider les personnels à gérer les difficultés,
- expliquer la laïcité aux parents.
On présente des cas vécus, la question posée et comment s’est conclu le problème (je prère dire cela que "quelle solution a été trouvée" car parfois il n'y a pas eu de solution). Dans la première partie, il est question notamment d’une lycéenne qui entend que ni en histoire-géographie, ni en anglais on n’évoque les USA qui représentent pour elle l’impérialisme américain, deux lycéennes qui vont dans l’établissement scolaire sans voile mais entendent porter celui-ci lorsqu’elles vont au parc pour une course d’orientation car elles y croiseront des hommes, d’une écolière refusant d’écouter de la musique, de lycéennes dans l'opposition à la mixité à la piscine et d’un élève juif ne voulant pas aller en cours le samedi.
Pour le deuxième point, évoque une collégienne répandant des attitudes et propos de fille radicalisée sur les réseaux sociaux, une situation similaire existe avec un garçon kurde, plusieurs élèves d’une classe du privé venus dans un établissement public pour passer le brevet montrent ostensiblement leur foi notamment en disant une prière au réfectoire, une professeure se trouve démuni face à des réactions d’élèves lors des attentats de janvier 2015, enfin nombre de lycéens se trouvent déstabilisés par la médiatisation de leur établissement du fit qu’un de leur camarade qui a commis un acte terroriste (il fut par la suite condamné à quinze ans de prison).
Dans le troisième ensemble, on rapporte le fait qu’une suite d’accommodements avec une nouvelle surveillante d’éducation dans un collège dirigée par une principale d’origine maghrébine conduit à diverses situations critiques, un professeur de mathématiques est incapable d’imposer la minute de silence suite aux attentas de 2015 ceci d’autant que les élèves lui ont entendu tenir de nombreuses fois auparavant un discours de sympathie avec les Palestiniens, un surveillant diffuse une propagande d’idées islamistes, une fonctionnaire territoriale d’origine maghrébine blesse psychologiquement une enfant juive refusant de manger du porc en lui demandant si elle est musulmane ce à quoi s’ajoutent par ailleurs des actions symboliques de parents d’élèves posant problème, des professeures se voient agresser par des remarques sexistes, puisées dans un vocabulaire islamiste, concernant le fait qu’elles portent des jupes. La BAC intervient à plusieurs reprises autour du collège de ce fait, ceci dérange le commerce des dealers qui viennent demander au principal de voir avec le commissaire pour retirer la présence de la BAC, en échange de quoi les enseignantes ne seront plus agressées verbalement.
Le dernier point présente les situations suivantes : une jeune fille âgée de dix-sept ans, orpheline de père, retirée du lycée sur pression d’un groupe intégriste jugeant les valeurs offertes à l’école contraires aux idées islamiques, une mère d’élève d’un établissement privé voilée accompagnant une classe en visite dans un lycée hôtelier, une élève adventiste de BTS refusanr d’aller en cours le samedi (ce qui permet à la nouvelle proviseure de découvrir des arrangements peu orthodoxes (sic) avec les élèves de cette communauté dans certains établissements du secondaire et le sien avant qu’elle n’y arrive), un maire tentant d’imposer un repas végan deux fois par semaine aux enfants dont les parents en feraient la demande pour répondre positivement à des parents musulmans qui ne veulent pas que les légumes du repas de substitution (sans porc) aient des légumes avec une sauce ayant été en contact avec une viande interdite, une coopération entre un père d’élève et la direction d’un lycée musulman permettanr d’éviter qu’un élève ne tombe dans la radicalisation.
Pour tous publics Aucune illustration