Avis de Benjamin : "Le bonheur est dans le pré. Cours-y- vite, il va filer."
Certains films américains ont fait connaître la communauté amish et cet ouvrage permet de comprendre son origine et de s’interroger sur son avenir à partir d’un présent qui voit certains bouleversements au sein d’une société qui entend toujours officiellement refuser de vivre comme les gens qui les entourent.
L’origine des amish est à chercher dans la volonté de ne baptiser qu’à des personnes qui ont un certain âge et une culture chrétienne. En 1525 à Zürich, les anabaptistes se constituent comme un groupe qui refuse la tutelle du pouvoir civil dans le domaine religieux et ne veut pas payer la dîme. Ils ont parfois certains de leurs membres qui prennent part à de violentes révoltes, en particulier Thomas Münster. Ils sont persécutés dans tous les états européens, à l’exception dans un premier temps des Pays-Bas, car les princes catholiques ou protestants ne les tolèrent pas. Du Néerlandais Menno Simons, tirent leur nom les mennonites, ce courant anabaptiste a toujours été pacifique. Toutefois à la fin de la Guerre de Trente ans, des régions entières du Saint-Empire sont dépeuplées, aussi certains souverains décident de faire appel à des paysans mennonites pour repeupler leur principauté ainsi des espaces de liberté d’exprimer leur foi s’ouvrent et en particulier en Alsace, pays de Montbéliard (seulement à partir de 1709, d’après nos propres informations), terres de l’évêché de Bâle et Palatinat.
En 1693, Jacob Amman de Sainte-Marie-aux-Mines avance que les fidèles ne doivent pas avoir de contacts avec les adeptes d’autres cultes ; de là naît la communauté amish, minoritaire au sein des mennonites. En 1712, Louis XIV met fin à la tolérance accordée en Alsace (terre devenue progressivement française à partir de 1648) aux anabaptistes dans leur ensemble, car ils n’appartiennent ni au luthéranisme, ni au calvinisme que le Traité de Westphalie l’oblige à respecter (ce qui ne veut pas dire que le roi soleil se dispense de pressions, qui aboutissent en particulier à reprendre aux protestants l’ancienne cathédrale de Strasbourg). Les premiers amish arrivent aux USA en 1737 et, contrairement aux mennonites, émigrent quasiment tous vers le Nouveau-monde (y compris dans trois provinces canadiennes). Selon nous, c’est la fin de la possibilité dans laquelle ils se trouvent à fin du XIXe siècle de s’offrir un remplaçant pour le service militaire qui est la cause du départ de ces Suisses, Allemands et Français.
Après nous avoir expliqué les fondements de la théologie amish et décrit le mode de vie traditionnelle de ce groupe, l’auteur pointe qui si tous les amish vivent dans des fermes (avec parfois des terrains convoités du fait de l’urbanisation principalement en Pennsylvanie), certains ne sont plus agriculteurs (ils sont pour beaucoup dans l’artisanat). Ils ne font aucun prosélytisme et le contrôle social très conséquent exercé fait que 90% des jeunes restent dans la communauté ; vu leur taux de natalité ils sont plus de 300 000 en 2017. Il va se poser la question des compromis technologiques souhaités par certains mais que la majorité des amish peut continuer à refuser ; ceux qui ont accepté électricité et automobile ont fait scission dans les années 1950. Le XXIe ne verra pas disparaître cette communauté aux USA dont le gouvernement se soucie positivement. En effet, ils sont autorisés à gérer leur propre école, sans qu’aucun diplôme ne soit exigé des enseignants (uniquement mennonites) qui y travaillent et ils sont dispensés de service militaire en cas de conflit. L’auteur et sa famille ont réellement vécu de longues années dans cette communauté bien qu’ils ne soient pas d’origine amish et ne semblent pas s’être convertis. On apprécie la dense iconographie en couleurs.
Pour tous publics Quelques illustrations
https://www.youtube.com/watch?v=ZHtk8zKumkQ
https://actu.orange.fr/monde/les-mennonites-du-mexique-decouvrent-l-epidemie-via-internet-CNT000001tLLS7/photos/de-jeunes-mennonites-dans-une-carriole-avec-des-pneus-tiree-par-un-cheval-a-ascencion-dans-l-etat-de-chihuahua-au-mexique-le-26-septembre-2020-05f2905e39f478ca5253419a4a648482.html