Avis de Ernest : "Une catholique est-elle bonne en arithmétique?"
Les tomes 1 et 2 de cette nouvelle édition étaient parus en un seul volume chez Bayard en 2008. Les figures de femmes catholiques françaises (et pas de femmes chrétiennes des cinq continents, à de très exceptionnelles exceptions comme sœur Emmanuelle) furent nombreuses en cinq siècles, l’auteure en dégage un certain nombre à titre individuel (Thérèse d'Avila, Madame de Maintenon, Édith Stein, Chiara Lubich...), d’autres à tire collectif (comme les Ursulines) et s’interroge sur le discours de certains hommes de lettres (Voltaire sur Jeanne d’Arc ou la misogynie d’un Proudhon et d’un Maurras).
Si la Christ a toujours dialogué avec les femmes, l’Église ne les a guère écoutées mais a exigé qu’elles l’écoute. Les passages les plus intéressants de l’ouvrage sont certainement ceux où Élisabeth Dufourcq nous conte des abjurations de femmes protestantes de la noblesse. Les conséquences de la Révolution française font l’objet de longs développements. Élisabeth Dufourcq révèle que dans les Trente glorieuses les femmes calvinistes sont le fer de lance de quelques combats sociétaux (comme la contraception et l’avortement) alors que Rome est très en retrait sur nombre de ces questions. Elle pose la question du mariage des curés et pointe malicieusement que dans les églises uniates roumaines et ukrainiennes plus les églises orientales (considérées comme en communion avec Rome) le problème du célibat des prêtres ne se pose pas (par contre celui des évêques est exigé).
Ce livre constitue une excellente synthèse qui permet d’approcher nombre de points que le lecteur doit connaître. Il est très vraisemblable qu’Élisabeth Dufourcq lui aura donné l’envie d’en savoir plus sur des sujets qu’il désire approfondir, vu les qualités de rédaction et d’historienne de l’auteure.
Pour connaisseurs Aucune illustration