Avis de Ernest : "Le privilège de Magdeleine – et son immortalité – est d’avoir une légende et non une histoire (Jacqueline Kelein)"
Ce livre ouvre heureusement sur une carte du sud des Bouches-du-Rhône où apparaissent dix lieux en rapport avec Marie-Madeleine. Ce chemin sur les traces de cette sainte de Provence relie les Saintes-Maries-de-la-Mer à Saint-Maximin-la-Sainte-Baume, en passant par Fos-sur-Mer, Martigues, Carry-le-Rouet, Marseille (les Aygalades et l’abbaye Saint-Victor), Aubagne et la grotte de la Sainte-Baume. C’est avec sa fiancée que Cyrille Boland fait le pèlerinage qu’il nous conte ici.
Dans sa préface, l’anthropologue Manoël Pénicaud évoque un récit « qui rassemble plusieurs personnages cruciaux des Évangiles, les faisant accoster miraculeusement sur une nef sans voie ni rame, après leur départ précipité de Terre sainte : Marie Salomé (mère de Jean et de Jacques le Majeur), Marie Jacobé (mère de Jacques le Mineur), leur servante Sarra (patronne des gitans), Marthe, Maximin, Lazare et sa sœur bien-aimée Marie Madeleine. Aucune source, aucun vestige archéologique ne permet d’attester la véracité de cette évangélisation par des membres du premier cercle de Jésus. (…) l’important est que ce mythe gouverneur continue d’embarquer les cœurs et d’animer les esprits presque vingt siècles après » (pages 11-12).
Plus loin, Cyrille Boland rapporte les paroles d’une paroissienne des Saintes qui avance que l’accostage de la barque des trois Madeleine et de Sarra se fit en 44. Notre auteur rapporte également que Marthe dompta la tarasque, selon la légende. Saint Maximin devient évêque d’Aix-en-Provence alors que Saint Lazare occupe la même fonction à Marseille et serait mort en martyr dans les années 80. Pour les orthodoxes, il meurt à Chypre. Marie Madeleine commence à prêcher puis part se retirer dans une grotte.
Tout au long du périple accompli par notre auteur nous sont offerts une description du paysage et des anecdotes liées à chaque étape. Le récit se conclut ainsi : « Pour moi, la Magdeleine est plus que la sainte des Écritures (…) Elle représente cette humanité fébrile et assoiffée qui cherche inlassablement, à travers les méandres de son histoire et au prix des larmes, quelqu’un, quelque chose, une parcelle d’éternité, un lieu où se reposer après une marche interminable, ce lieu n’est autres que le sein de Dieu » (page 190).
Vers la fin de l’ouvrage, l’auteur donne quelques conseils pratiques pour réaliser ce pèlerinage, il précise qu’en été de nombreux chemins évoqués sont fermés pour risque d’incendie. L’ouvrage se clôt définitivement avec les impressions de quelques indigènes à la lecture du récit de notre auteur.
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