Avis de Benjamin : "La laïcité signifie que dans la société nous sommes définis par notre citoyenneté, et en aucun cas par notre religion (Abd al Malik)"
Le Conseil départemental de Haute-Garonne a promu l’idée de laïcité ces dernières années, proposant notamment un catalogue d’actions pédagogiques portées par divers partenaires et des conférences Les rencontres de la laïcité. Les éditions Privat proposent, depuis la première intervention en 2016, une version écrite du contenu proposée par les intervenants. Se sont succédés notamment Abdenour Bidar, Giles Kepel, Michel Wieviorka, Gérard Noiriel et Patrick Weil. Catherine Kintzler est professeure honoraire à l’Université de Lille et membre depuis l’origine du Conseil des Sages de la Laïcité créé le 8 janvier 2018 par Jean-Michel Blanquer.
Le but de cet ouvrage est d’explorer comment la laïcité permet de lutter contre l’intégrisme. Pour cela elle décline sa pensée en les sept chapitres suivants : Que sont la laïcité, la radicalité, l’intégrisme ?, Sur quoi se fonde l’association politique ?, Qu’est-ce que le différence laïque ?, Laïcité, propriétés et conséquences, Un point particulier, le régime de laïcité, La laïcité et ses dérives, En quel sens peut-on parler d’intégrisme.
On relèvera que pour la loi de 1905 « le principe de laïcité est limité à la puissance publique et à ce qui participe de celle-ci. Tout le reste jouit de la libre expression. Dans la rue, dans les transports, dans la société civile, dans les commerces, etc., c’est le libre affichage, encadré par le droit commun. Confondre ces deux principes dans un sens ou dans un autre revient à ruiner la laïcité » (page 35).
« Dans un État laïque, la loi protège ceux qui veulent échapper à l’assignation communautaire. Quant au communautarisme poltique, il apparaît lorsque l’on exige au niveau politique, à celui de la loi, des droits et des devoirs particuliers » (page 39).
« La foi n’a pas à faire la loi mais la loi n’a pas à se transformer en article de foi. C’est encore un élément qui distingue le régime laïque des régimes d’athéisme d’État, qui sont des religions civiles » (page 40).
« L’expression "intégrisme laïque" n’a pas de sens. Un intégrisme implique l’illimitation ; il impose des comportements, des pensées, des dogmes tout le temps, à tous les moments de la vie et partout. Le principe de laïcité, lui, est limité à ce que les juristes appellent la "sphère publique". Le contenu de la liste peut changer, peut s’allonger, mais il est toujours défini » (pages 45-46)
« La civilité républicaine, en tolérant que l’on s’en prenne aux doctrines et non aux personnes, a une leçon de bonnes manières à donner aux saintes-nitouches armées d’un coutelas de boucher » (page 59).
On voit à travers ces quelques exemples que notre auteure pose subtilement des cadres au concept de laïcité. La bonne vingtaine de pages, en fin du livre, rapporte le contenu du débat qui a suivi cette conférence. Les interrogations autour des évènements agitant les jeunes à l’école ou dans un autre lieu sont nombreuses, la question du rôle des réseaux sociaux est également évoquée à côté d’autres dimension.
Pour connaisseurs Aucune illustration