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Saint Augustin

Saint Augustin
Artège 142 pages
1 critique de lecteur

Avis de Ernest : "Mort entouré par de vrais bons ariens à savoir des Vandales"

Cet ouvrage est paru pour la première fois en 1992 chez Desclée De Brouwer. On suit pas à pas la vie de celui qui est fils d’un Punique païen et d’une Berbère chrétienne ; il naît en 354 dans une cité près d’ Hippone ( Annaba aujourd’hui et Bône du temps de la colonisation française).  L’édit de tolérance envers les chrétiens date de 313 et de 361 à 363 l’empereur Julien tente de replacer l’empire sous la protection des dieux païens.

Ce livre est l’occasion de nous rappeler que les châtiments corporels étaient d’un usage très fréquent à l’école. Sa langue maternelle est le latin et il n’aurait pas connu d’autres langues. À Madaure entre 365 et 369 il étudie les auteurs latins avec des professeurs païens.

Lorsqu'Augustin va sur ses dix-sept ans, son père réussit à épargner suffisamment pour que son fils puisse reprendre ses études, ce qu’il fait à Carthage. Dans cette ville, il fait connaissance d’une femme, qu’il n’épouse pas mais dont il aura un fils Adéodatus un prénom latin signifiant "donné par Dieu"  adapté du punique "Iantabaal" où il a pour sens "donné par le dieu Baal". Il partage la vie de sa concubine durant quinze ans et voit son fils mourir à dix-sept ans.

Photographie absente du livre

Il se convertit au manichéisme, devient enseignant de grammaire en Ifriqiya puis en Italie (Rome puis Milan). Cette dernière ville est alors la résidence des empereurs romains et elle a pour évêque Amboise qui baptise Augustin en 387. En 388 il est de retour en Ifriqiya où il devient prêtre puis évêque en 396. Le septième chapitre est consacré aux luttes doctrinales qu’Augustin mène contre les manichéens, les donatistes (hérétiques chrétiens qui recrutent en milieu populaire) ? les pélagistes (qui jugent le baptême facultatif et nient l’idée de grâce accordée par Dieu) et les Ariens (remettant en cause le statut du Christ). Absente chez les indigènes d’Afrique du nord jusqu’à l’arrivée en 417 de Goths, cette hérésie va gagner en puissance avec la venue des Vandales à partir de 429. Ces derniers s’emparent de Carthage en 439, un an avant la mort d’Augustin.

Le neuvième chapitre présente les ouvrages rédigés par Augustin et l’épilogue réfléchit sur l’usage qu’il fut fait de sa pensée. Le poids et l'habitude du péché sont tels que sans la grâce divine l'homme ne peut pas se sauver selon Augustin ; cette question de la grâce rebondira au moment de la Réforme avec Luther et Calvin. Pascal et les jansénistes s’appuient également sur l’idée augustinienne de la nécessité de la grâce pour le salut.

Bien charpenté cet ouvrage propose de temps en temps un focus sur un texte d’Augustin (comme la lettre 169 sur la question de la Trinité) ou sur un personnage (tel Saint Paulin de Nole, natif de Bordeaux,  évêque de Nola en Campanie à l’abondante œuvre littéraire souvent hagiographique). Une petite dizaine d’illustrations en noir et blancs reprennent des situations où Augustin est mise en scène, plus de la moitié sont des fresques. On aurait aimé voir mentionné leur date de réalisation.

Pour tous publics Quelques illustrations

Ernest

Note globale :

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