Avis de Ernest : "Stein tu es pierre, et sur cette pierre je bâtirai ton martyr"
"Stein" signifie "pierre" en allemand. Dans sa préface, Dominique Poirot nous précise que les supérieures des carmels de Cologne et d’Echt (au Pays-Bas) déclarèrent Édith Stein comme juive ; il faut dire qu’elle est entrée au Carmel en 1934 alors que les juifs ont déjà été recensés en Allemagne. En arrivant au Pays-Bas elle a été étiquetée par les autorités comme juive allemande.
Édith Stein au Pays-Bas, comme tous les Juifs ayant reçu le baptême catholique résidant dans ce pays, est arrêtée le 2 août 1942 ; elle est déportée avec sa sœur dans deux camps successifs des au Pays-Bas puis est gazée à son arrivée le 9 août au camp d’Auschwitz. Édith Stein est béatifiée par Jean-Paul II, déclarée martyre donc morte pour sa foi catholique ; ceci dispense d’avoir accompli des miracles, une chose que l’on demande aux saints. Ce dernier point ne manque pas de surprendre car les nazis l’ont condamnée à mourir sur le motif qu’elle était de race juive.
Photographie absente du livre
En onze chapitres bien construits et d’une lecture aisée, on suit le cheminement du personnage entre 1891 date de sa naissance et 1942 date de son décès. Elle est très tôt orpheline de père. Sa scolarité suit de peu les avancées de l’enseignement en Prusse puisque ce n’est qu’en 1904 que les filles sont autorisées à rentrer dans un lycée. Elle passe le baccalauréat en 1911 et entame des études de philosophie.
Durant la Première Guerre mondiale elle sert comme infirmière, passe sa thèse et enseigne. Elle devient assistante du professeur de philosophie Edmund Husserl. Après-guerre elle continue à professer des opinions féministes, auquelles elle ajoute des idées pacifiste et milite dans un parti de centre gauche. La veuve de son meilleur ami devient bénédictine et cet évènement influence Édith dans son désir de baptême.
De 1922 à 1933 elle est enseignante d’allemand et d’histoire auprès de personnes qui seront professeures dans l’enseignement catholique. Par ailleurs elle traduit du latin vers l’allemand de nombreux textes de Saint Thomas d’Aquin et fait des conférences. En 1934 elle entre au Carmel de Cologne et arrive en janvier 1939 au Carmel d’Echt. Au cours du récit cet ouvrage propose de temps en temps un focus sur un texte d’Édith Stein (comme un extrait de son ouvrage Chemin vers le silence intérieur), une information en rapport avec sa vie (tel les horaires des activités au carmel de Cologne) ou une présentation d’un personnage (comme le cardinal anglais John Henry Newman).Sont offertes quatre illustrations.
Pour connaisseurs Peu d'illustrations