Un archéologue dans le siècle

Jean Clottes, né en 1933 à Espéraza (entre Carcassonne et Andorre), est un préhistorien, il fut le directeur des Antiquités préhistoriques de la région Midi-Pyrénnées et conservateur général du Patrimoine au ministère de la Culture. Il a dirigé l’étude de la grotte Chauvet en Ardèche (inscrite au Patrimoine mondial de l’humanité en 2014) et la grotte Causquer sur le territoire de la commune de Marseille. Il a tenté de démontrer, conjointement avec le chercheur sud-africain David Lewis-Williams que la culture chamanique, en corrélation des danses de transe, était traduite dans le contenu de peintures rupestres.   

L’ouvrage "Un archéologue dans le siècle" propose une première partie où Pascal Semonsut, docteur en histoire de Paris-IV-Sorbonne, interviewe Jean Clottes. Pascal Semonsut a travaillé en particulier les représentations de la Préhistoire que se sont faits tous les médias (roman, BD, film, art …) depuis 1850. Le chapitre La préhistoire des autres de l'ouvrage "Un archéologue dans le siècle" revient sur ce sujet en se centrant sur ce qui a été fait ces dernières années pour vulgariser les connaissances sur la Préhistoire et en particulier sur le cas des docu-fictions.

Dans l’introduction, Pascal Semonsut rappelle que le préhistorien André Leoi-Gourhan disait que : « l’homme du futur est incompréhensible si l’on n’a pas compris l’homme du passé » (page 11)  

Le premier chapitre présente brièvement Jean Clottes tant dans sa vie personnelle, professionnelle et que ses engagements philosophiques. Dans le chapitre suivant, il est présenté les lieux auxquels Jean Clottes est attaché : l’Aude de sa naissance, l’Ariège auquel il s’est lié de par son acticité professionnelle et ses loisirs, l’Inde  (l’art tribal qui s’y maintient a gardé trace d’influences préhistoriques), , l’Angleterre (pour l’humour), l’Espagne (sa mère venait de ce pays), les USA (pour la tolérance de toutes les opinions), , le Sahara (il a été adopté par une tribu touareg).  Les chapitres suivants s’intitulent :Une carrière, Parmi les préhistoriens, Fouiller, relever, publier, expliquer, La préhistoire des autres, Et si on ne parlait pas de préhistoire, Et maintenant.

Le contenu est très intéressant, Jean Clottes s’appuyant souvent sur des anecdotes pour faire passer des connaissances et n’hésitant pas mettre en valeur des situations comiques pour relancer l’intérêt du lecteur. Ainsi page 63, raconte-t-il avoir reçu un télégramme signé Jack Lang (alors ministre de la Culture) le félicitant pour son élection à la présidence du comité international d’art équestre (d’où le choix de notre titre). En fait Jean Clottes venait de prendre la direction du Comité international sur l’Art rupestre. On notera sa réponse à la Pilate, au sujet de la privatisation des fouilles en France depuis 2003 ; rappelons que c’est une mesure à l’initiative de Jean-Jacques Aillagon et que de nombreux professionnels se sont élevés sur le bilan qu’on peut en faire du point de vue culturel (par contre elle a enrichi nombre d’hommes d’affaires).      

On dispose ensuite pour une seconde partie d’un texte comparant les parcours d’André Leroi-Gourhan et Jean Clottes, puis de témoignages sur la vision que se font des proches, d’une éditrice du Seuil et des préhistoriens Jean Courtin et Robert Bégouën de Jean Clottes.