Avis de Octave : "Le génie de l’occident jugé à travers ses succès guerriers"
Cet ouvrage est d’abord paru en 2001 aux USA sous le titre de Landmark battles in the rise of western power (Batailles historiques dans la montée de la puissance occidentale) ; son auteur Victor Davis Hanson est né en 1953, historien de l’Antiquité. Ce dernier est qualifié parfois d’opinions d’extrême-droite car ses idées peuvent s’apparenter à certaines avancées par des suprématistes blancs ; il intervient sur Fox News.
L’auteur pense que la suprématie militaire de l’Occident s’explique par le fait que des initiatives sont possibles dans les batailles, par une volonté de privilégier la destruction de l’ennemi en engageant une bataille décisive, la culture du militarisme civique issu de l’univers des Romains et des Grecs, la priorité donnée à l’infanterie sur la cavalerie (l’auteur explique la victoire des Francs à Poitiers pour cette raison), l’adaptation de progrès techniques à la guerre (comme l’acier, les engins de siège ou la poudre), la production massive d’armes due au désir d’enrichissement d’entreprise privées, l’intégration par les soldats de la nécessité de la discipline, la critique possible par des experts de la stratégie précédemment employée dans un combat.
Selon Victor Davis Hanson, dans une bataille transpire la culture de la société des adversaires. Celui qui triomphe est celui qui a le plus conscience des enjeux du conflit, si évidemment il n’y a pas de bévues.
Les batailles revisitées sont Salamine en 480 avant Jésus-Christ (la marine de Xerxès battue par les Grecs), Gaugamèles en 331 avant Jésus-Christ (Alexandre face à Darius), Cannes le 2 août 216 avant Jésus-Christ (Hannibal face aux Romains), Poitiers le 11 octobre 732, Tenochtitlán où les hommes de Cortes font face aux Aztèques, Lépante en 1571 où un ensemble de pays chrétiens faite face en mer aux Turcs, Rorke’s Drift en 1879 avec des Anglais contre des Zoulous, Midway au mois de juin 1942 (où marines américaine et japonaise s’affrontent), l’offensive du Têt de 1968 où les Américains arrivent non sans mal à contenir les Nord-Vietnamiens.
Dans ce dernier chapitre, l’auteur donne une vision très personnelle de la guerre du Vietnam. On peut y lire de plus des informations sujettes à caution comme le fait que 14% des morts au Vietnam étaient des noirs et 86% des blancs (ce qui permet de gommer la proportion des latinos) ou une phrase volontairement au sens ambigu à savoir que « la plupart des soldats qui se battirent vaillamment au Vietnam étaient des volontaires ; et, plus tard, ils confirmèrent leur fierté du travail accompli, 97% des Américains envoyés au Vietnam furent libérés de leurs obligations avec les honneurs (Honorable Discharge) ». Page 506 l’auteur avance qu’il n’y avait en proportion pas plus de drogués parmi les soldats américains au Vietnam que parmi les jeunes du même âge résidant aux USA et que les vétérans du conflit en question ne souffrent pas plus de troubles mentaux que le reste de la population américaine. On voit à travers ces exemples qu’est sujet à caution tout ce qui est dit ici sur la Guerre du Vietnam.
Dans la conclusion l’auteur livre des convictions (que certains récuseront facilement tout en jugeant que la dernière affirmation est vrai et qu’elle n’est pas sans conséquences négatives) : « la civilisation occidentale a donné à l’humanité le seul système économique qui marche, une tradition rationaliste qui seule nous permet un progrès matériel et technique, l’unique structure politique qui garantisse la liberté de l’individu, un système éthique et une religion qui font ressortir ce qu’il y a de meilleur dans l’espèce humaine… et la pratique militaire la plus létale qui se puisse imaginer » (page 545).
Pour connaisseurs Aucune illustration