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L’art de la guerre par l’exemple

L’art de la guerre par l’exemple
Champs histoire Flammarion357 pages
1 critique de lecteur

Avis de Octave : "Et Minus pourquoi Frédéric Encel, il se décarcasse?"

Cet ouvrage commence par une première partie où il s’agit de nous présenter des hommes ayant vécu entre la VIe siècle avant Jésus-Christ et le XXe siècle, ayant au moins une de ses trois qualités : théoricien, stratège ou tacticien. On démarre avec Sun Tse  (Sun Tzu ou Sun Zi) dont l’existence n’est pas certifiée et s’il a existé il n’a peut-être pas rédigé cet ouvrage, un lettré de la période du IV  ou Ve siècle ayant pu utiliser son nom afin de donner une antériorité à son œuvre, gage d'un prestige supplémentaire assuré. Le dernier à être cité est Henri Kissinger né en 1923, il précède Moshe Dayan qui vit le jour en 1915. "L’art de la guerre par l’exemple" est d’ailleurs une adaptation du nom du classique de Sun Zi "L’art de la guerre par l’exemple".

Si pour le Moyen Âge on n’a là qu’un nombre réduit de personnage (cinq en l’occurrence sur trente), par contre dans la deuxième partie sur la petite quarantaine de batailles analysées, l’univers médiéval se taille huit places. D’ailleurs sans faire référence à Hans Delbrück, Frédéric Encel écrit dans son introduction:

« Parmi les constantes  des cultures et des civilisations, j’ai accordé une large place à la rivalité médiévale entre la France et l’Angleterre qui s’exprime notamment dans les batailles de Crécy, de Poitiers et d’Azincourt. Il est par exemple stupéfiant qu’au cours de la guerre de Cent Ans, au XIVe et XVe siècles, la manière de mener la guerre de part et d’autre de la Manche est peut-être ce qui distingue le mieux les deux pays ; tandis que les militaires anglais font également preuve de pragmatisme, ne négligeant ni les méthodes d’usure ni l’utilisation tactique des projectiles – des arcs performants aux bombardes, ancêtres des canons-, les militaires français demeurent (et demeureront bien au-delà de la guerre de Cent Ans) arc-boutés aux règles strictes de l’honneur et de l’héroïsme chevaleresque imposant le choc au mépris du feu, cherchant à rivaliser de panache là où les réalités tactiques et stratégiques liées à l’adversaire ou au terrain leur promettent un désastre ». (page 13)

On peut retrouver des figures très connues du grand public francophone, telles qu’Alexandre, Hannibal, Jules César, Vauban, Frédéric le Grand, Napoléon Bonaparte, Carl von Klausewitz, Simon Bolivar, Ferdinand Foch, Lawrence d’Arabie, Mao Tsé-Tung, Charles de Gaulle, Hitler en plus des deux cités au début de ce texte. D’autres ont une notoriété moindre, même si des ouvrages récents leur ont été consacrés comme le Suisse Antoine Henri de Jomini. Apparaissent aussi par exemple Jean-Charles Folard, Maurice de Saxe, Alfred Tayer Mahan, ou encore Hassan Ibn Saba. Le seul manquant à l’appel est selon nous Hans Delbrück connu pour avoir mis en avant ce qu’était une stratégie de harassement.

Les batailles retenues relèvent soit d’un caractère décisif au regard d'un conflit ou d'une époque, d’un emploi novateur ou d’une dimension mythique ou symbolique. Là encore la présentation est chronologique.  Il opte pour l’exposition de batailles s’étant déroulés à partir du XIIIe siècle (c’est le cas de Kadesh) avant Jésus-Christ jusqu’aux conséquences des attentats du 11 septembre 2001. On voyage ponctuellement sur mer (avec la bataille de l’Écluse de 1340, Lépante en 1571 et Trafalgar en 1805), sur le continent asiatique (notamment à Gaugamèles où s’affrontent  Alexandre de Macédoine et Darius III, Hattin en 1187 où on voit Saladin et à Dien Bien Phu les Français et le Vietminh), en Mer de Chine (avec Okinawa en 1945), en Afrique (El-Alamein en 1942). Bien sûr le continent européen est largement présent par la chute de Constantinople, Roncevaux, Verdun, Crécy, Sadowa... Une carte accompagne chaque bataille.

La collection Champs Flammarion utilise parfois une taille de caractère et d'interligne très petits (ce n’est pas le cas heureusement avec "Dix thèses sur la guerre"), ici la lecture est rendue difficile de ce fait, alors que Frédéric Encel a fait de très méritoires efforts de clarté dans ses propos.  

Pour connaisseurs Quelques illustrations

Octave

Note globale :

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