Avis de Benjamin : "Des informations précieuses sur l’évolution en France de la formation professionnelle"
Ce fut la Loi Astier se trouva à l'origine de la formation professionnelle mais pas de l'enseignement technique puisque, dès 1865, Victor Duruy tente de fonder un enseignement destiné aux jeunes souhaitant entrer dans l’agriculture, l’industrie et le commerce.
Thierry Legrand-Browers ne manque pas de signaler le contenu de la loi Astier et l’action d’Hippolyte Luc tant auprès de Jean Zay sous le Front populaire que dans le cadre du régime de Vichy. Cependant c’est en prolongement des évènements de Mai 68, mais de façon bien autonome, avec l’impulsion du Premier ministre Jacques Chaban-Delmas, que l’accord du 9 juillet 1970, entre organisations syndicales et patronales, est mis en place un dispositif visant tant à la promotion sociale qu’à l’adaptation aux évolutions d’un métier. La loi du 16 juillet 1971 met « à la disposition des travailleurs des moyens de formation et de perfectionnement ». Le congé de formation est né de ces avancées.
La loi du 31 décembre 1975 comprend en particulier des mesures visant au « contrôle du financement des actions de formation professionnelle continue ». Suivront les lois du 17 juillet 1978, les quatre lois Auroux (du nom d’un ministre du Travail du premier septennat de François Mitterrand, par ailleurs maire de Roanne dans la Loire), la loi du 4 juillet 1990 (portée par le secrétaire d’État André Laignel, maire d’Issoudun dans l’Indre), la loi du 31 décembre 1991 (présentée par la ministre Martine Aubry et sévèrement critiquée pour son pusillanime par le sénateur Louis Souvet (qu’on aurait pu signaler comme très lié à l’entreprise Peugeot), la loi quinquennale du 20 décembre 1993, la loi du 17 janvier 2002 (avec de nouveau un rôle phare attribuable à Martine Aubry alors devenu ministre de l’Emploi et de la Solidarité nationale), la loi du 4 mai 2004, la loi du 24 novembre 2009 (défendue par les ministres Christine Lagarde et Laurent Wauquiez), la loi du 5 mars 2014 (soutenue par le ministre Michel Sapin), la loi du 5 septembre 2018 (proposée par la ministre Muriel Pénicaud dont d’ailleurs diverses actions ministérielles ne sont pas sans rappeler qu’elle fut à des postes de direction au sein de grandes entreprises).
Bien entendu ces textes législatifs sont souvent préparés en amont par des accords nationaux interprofessionnels et suivent les apports de chacun d’entre eux. Les titres des huit chapitres sont particulièrement parlants, ainsi le chapitre VI se nomme-t-il "La sécurisation des parcours professionnels (2007-2011)" alors que le suivant a pour nom "Le conseil en évolution professionnelle et le compte personnel d’activité". Le contenu relève d’une habile vulgarisation.
Relevons ces paroles significatives de l'auteur dans une interview: « Dans les années 1980, la France entre dans une période de désindustrialisation et de chômage de masse. La formation professionnelle devient un outil de la politique de l’emploi à partir de la promulgation de la loi du 24 février 1984. Les pouvoirs publics développent l’alternance et les contrats aidés pour lutter contre le chômage. Avec les lois de décentralisation, la formation professionnelle devient une compétence des Régions et plus seulement de l’État. Le système de la formation professionnelle se complexifie considérablement ».
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