Avis de Francesca : "L’Économie sociale et solidaire est-elle l’avenir de l’homme ?"
L’ouvrage est sous-titré L’Économie sociale et solidaire pour un XXIe siècle citoyen. Ce secteur représente en France 10% du PIB et occupe 14% de l’emploi du secteur privé, soit près de 2 500 000 salariés. On retiendra de l’introduction, qui malheureusement ne définit pas l’ESS que : « Face à une économie qui détruit la Nature et ses ressources, l’ESS offre la seule voie qui nous permette de réparer ces dégâts et de tenir le choc de la transition écologique. Face à un modèle individualiste et un management qui broie l’humain, l’ESS promeut au contraire la réussite collective et l’entraide. Enfin, à rebours d’un système actuel qui abandonne tant de territoires et leurs habitants, l’ESS est un rempart contre la délocalisation, affermissant au contraire le lien social par la solidarité, le circuit court et une recherche de finalité éthique » (page 10).
L’ESS trouve sa source dans le mouvement coopératif qui se développe au cours du XIXe siècle théorisé par le socialiste britannique Robert Owen, et il considère que la Familistère de Guise, à l’initiative de Jean-Baptiste Godin est le phare de l’ESS avant la lettre. Au XXe siècle, le mouvement coopératif reçoit un coup de fouet inattendu quand au début de la Première Guerre mondiale la gestion des entreprises germaniques installées dans l’hexagone lui sont confiées (dont Maggi, une entreprise pourtant suisse, connue avec son bouillon Kub et son lait pasteurisé). L’auteur, ancien proviseur adjoint et président de la MGEN ne manque pas de rappeler les origines de cette dernière mais aussi de celles de la MAIF basée à Niort.
Michel Rocard, ministre du plan et de l’aménagement du territoire en 1981-1983, obtient que dans le gouvernement Mauroy soit créée une délégation à l’économie sociale, sous la tutelle de son ministère. Dans le prolongement des actions de cette dernière, une loi concernant l’économie sociale est votée en 1983.
Bien d’autres informations sont à découvrir dans cet ouvrage composé de neuf chapitres. Relevons le titre de quelques-uns : Les excès du capitalisme ne sont pas une fatalité, Réparer le tissu social, La vie est une écologie, Conquérir les esprits et les cœurs, Du tiers secteur à la prise de pouvoir, L’innovation sociale : oui, mais pas à n’importe quel prix.
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