Avis de Octave : "Chut, des oreilles ennemies nous écoutent"
On a là une trentaine de communications tirées du colloque international organisé à Paris-Sorbonne les 4 et 5 mars 2016 Dans le secret du pouvoir: l’étude du renseignement en France (XVIIe-XXXIe siècle) : recherches récentes et nouvelles perspectives.
Parmi tous les textes on peut relever ceux-ci, afin de montrer la diversité géographique et temporelle :
La déclassification aux Archives nationales, de l’épuration au Rwanda (1945-1994), par Marion Veyssière, Archives nationales
Surveillance et renseignement policier dans les ports de la côte atlantique et de la Manche sous le Consulat et l’Empire (1800-1814), par Camille Rougier, doctorant, université de Bordeaux
Passages de la frontière franco-suisse par les services de renseignement suisses et alliés (1939-1945), par Christian Rossé docteur, universités de Neuchâtel et de Belfort-Montbéliard
Mercenariat et renseignement: les équipes françaises de Bob Denard en Angola (1975-1976)par Walter Bruyère-Ostells, Sciences Po Aix-en-Provence
Espions et agents secrets français en Pologne, à la rencontrede l’armée russe (1748), par Stéphane Genêt, docteur, université Paris-Sorbonne
Le sabotage : émergence d’une dimension nouvelle du secret de l’État (1870-1945), par Sébastien Albertelli, docteur, Sciences Po Paris
Le Chiffre pendant la Grande Guerre, par Agathe Couderc, université Paris-Sorbonne
Gamelin et le renseignement, par Simon Catros, université Paris-Sorbonne
Le Groupement des contrôles radioélectriques [GCR] : le groupe Romon et le réseau Alliance en 1940-1945, par Francois Romon, université de technologie de Compiègne
L’analyse par le renseignement français du risque « Balkans » dans les années 1930, par Baptiste Mangin, université Paris-Sorbonne
Quoi de neuf sur les stay-behind ? (1945-1954), par Elie Tenenbaum, Institut français des relations internationales
L’analyse par le renseignement français du risque « Balkans » dans les années 1930, par Baptiste Mangin, université Paris-Sorbonne
L’Orchestre rouge et le Komintern : retour sur la construction d’une légende, par Guillaume Bourgeois, université de Poitiers
La répression policière de l’espionnage et de la trahison (1899-1944), par Gaby Castaing, docteur, université de Bourgogne
Les écoutes, aux sources du service le plus secret d’Indochine, par Jean-Marc Le Page, docteur, Sciences Po Paris
La STEN et la Bible: le père Noël Tenaud, missionnaire et agent de la France au sud Laos, par Jean-François Klein, université de Nantes
De cette dernière communication, on tirera le fait que si le père Noël Tenaud, né dans le département de Vendée en 1904, a été béatifié en 2016, parmi d’autres missionnaires ou croyants tombés sous les balles des communistes laotiens ou vietnamiens, son décès doit bien plus à son activité politique que religieuse. Il est ce qu’on peut appeler un vichysso-résistant durant la Seconde Guerre mondiale et le récit de son action permet de mieux appréhender le fait que les Japonais avaient trouvé des collaborateurs chez les Laotiens de tout milieu, et y compris dans la famille royale. Comme au Vietnam, en 1945 les Américains gênent au maximum le retour de l’autorité française et les communistes indochinois sont très actifs dans les agglomérations importantes du Laos. Il meurt en 1961 alors que la Laos est retombé dans la guerre civile du fait de la volonté des Américains d’après le père Noël Tenaud (page 349).
Enfin notons que dans sa communication autour du sabotage, Sébastien Albertelli explique explique que ce terme apparaît ches les militants anarchistes et est donc repris à eux ultérieurement par les militaires (page 147).
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