Avis de Ernest : "Poitiers, combien de batailles?"
Notre titre pose une question (allusive à un mot de Staline) à laquelle il est difficile d’apporter une réponse. L’ouvrage permet de faire le point. Tout d’abord, et ceci en lien avec l’attitude du peuple picton face à l’envahisseur romain, on nous apprend qu’en moins 51, deux chefs gaulois s’affrontèrent. Le premier Duratius, avec ses Pictons, avait choisi d’être un allié de Rome et le second Dumnacus était avec ses guerriers andes (qui occupaient la partie au nord de la Loire de l’actuel département du Maine-et-Loire).
La seconde est également connue sous le nom de bataille de Vouillé et en 507 on y vit Clovis combattre les Wisigoths, ce qui permit de chasser ceux-ci de l’Aquitaine. La troisième est la plus célèbre et est très populaire, en particulier dans les milieux de l’extrême-droite française, puisqu’en 732 Charles Martel battit les Arabes. Toutefois c’est sûrement à une vingtaine de kilomètres au nord de Poitiers qu’eut lieu la rencontre.
La suivante est dans tous les livres d’histoire qui évoquent la Guerre de cent ans, et se traduisit en 1356 par la capture de Jean le Bon roi de France et la perte d’environ 5 000 chevaliers ou fantassins français. Toutes ces batailles sont bien contextualisés ; l’équilibre des forces est expliqué auparavant en évoquant les dynasties en rivalité et les conséquences ne sont jamais négligées.
En plus des chapitres consacrés à ces quatre batailles nous avons un chapitre où présence viking et montée en puissance des comtes du Poitou (qui deviendront ducs d’Aquitaine) sont présentées. Le dernier chapitre propose de revisiter certains évènements ayant eu lieu à Poitiers durant les Guerres de religion, la Révolution française et la Seconde Guerre mondiale. On est fort heureux que l’illustration, fort variée dans les sujets, occupe environ un cinquième de la surface totale.
Le fait que 13 mai 1943, cinq étudiants assassinent Michel Guérin, médecin, et responsable local du Parti populaire français (PPF) n’est pas signalé ; le procès des résistants fut pourtant un moment clé de l’Occupation. En effet défendus par Maurice Garçon, les accusés reçoivent des peines de prison ; les Allemands, pour une fois préoccupé du sort d’un collaborateur, décident de rejuger les jeunes gens et les font passer devant un Tribunal militaire. Roger Rieckert, Jacques Massias et les frères Delaunay (Jacques et Marc) sont condamnés à mort et fusillés au Mont Valérien tandis que Jean Gautier se voit envoyé aux travaux forcés à perpétuité.
Pour tous publics Beaucoup d'illustrations