Histoire des animaux célèbres

Certes ici on peut estimer que les animaux présentés en trois à six pages n’ont un rapport que pour la moitié avec une guerre, mais c’est déjà pas mal. Pour revenir à notre titre Iris XVI fut le cheval de Philippe de Hauteclocque (le futur maréchal Leclerc), déjà lorsque ce dernier était  instructeur à l'École de Saint-Cyr en 1936 (où il a été nommé en 1931). Lors d'un exercice à cheval, sa jambe se cassa sous sa monture ce qui lui vaudra d'utiliser une canne tout le reste de sa vie. En juin 1940, les Allemands arrivent à l'école de Saint-Cyr. Un des officiers de l’armée du IIIe Reich demande à voir ce cheval dont il avait entendu parler dans le temps. Malheureusement Iris XVI donne un violent coup de sabot à un de ses soldats partis le chercher, le soldat allemand meurt sur le coup. Iris XVI est exécuté en conséquence un peu plus tard et devient un héros équin, un peu précoce, de la Résistance.

Tous les animaux évoqués ici n’ont pas eu une vie authentique, certains comme la Vache qui rit ou le Lion de Belfort sont des productions artistiques, d’ailleurs liés une fois de plus à des conflits. En effet le premier, réalisé par l’Alsacien Bartholdi, est là pour rappeler la défense héroïque des troupes commandées par le colonel Denfert-Rochereau et le commandant Thiers à Belfort durant la Guerre de 1870 et la seconde est crée par Benjamin Rabier à l’origine durant la Première Guerre mondiale, comme logo de camions de ravitaillement en viande destinés aux soldats sur le front.  

Certains animaux présentés dans "Histoire des animaux célèbres" ont pour origine un cadeau diplomatique comme la girafe offerte à Charles X pour le pacha d’Égypte (dont le corps naturalisé est visible au muséum de La Rochelle) ou Gendjim le cheval offert au président François Mitterrand par le Turkménistan qui rejoint une résidence présidentielle dans l’Essonne. Tonton passe ici la plupart de ses week-ends avec sa seconde famille, où Gendjim sert de monture à Mazarine Pingeot. Depuis le cheval mythique de Troie et des éléphants de l’Antiquité  jusqu’à Gendjim, l’écart de temps est large. Cependant la plupart des animaux décrits sont des témoins des XIXe et XXe siècle. Le rhinocéros Kako, devenu célèbre en 1903, n'est pas cité là; il a toutefois fait l'objet en 2013 d'un ouvrage de littérature de jeunesse chez l'éditeur La joie de lire.

L’auteure, dans sa conclusion, note que le statut de l’animal a évolué durant ce dernier demi-siècle, peut-être dans le bon sens pour les animaux de compagnie mais certainement par pour ceux dont l’élevage pour l’alimentation a pris une tournure industrielle.  Marie-Hélène Baylac cite François d’Assise sur le sujet, elle n’a pas pour autant présenté dans le corps du livre le loup de Gubbio. Rappelons qu’il s’agit là d’une légende est racontée dans le chant XXI des "Fioretti di San Francesco", un texte, rédigé à l’origine en latin, probablement par Ugolino da Montegiorgio entre 1327 et 1340. On y voit François d’Assise dialoguer avec un loup dans une ville d’Ombrie, une région du centre de l’Italie.  Le gypaète barbu, cause de la mort d'Eschyle selon la "Souda", n'est pas non plus présent dans "Histoire des animaux célèbres". On aimerait que l'on nous propose maintenant, pour trouver ces deux-là et d'autres, un livre qui évoquerait les animaux phares dans la littérature européenne.