Avis de Xirong : "Plutôt que l’histoire bataille, le récit des luttes sociales"
Le contenu de cet ouvrage est inspiré du récit du livre éponyme de Gérard Noiriel, ce dernier titre était paru en 2018 chez Agone. Rappelons que Gérard Noiriel est un historien très connu pour ses travaux sur l'histoire de l'immigration en France et qu’il vient de donner un ouvrage intitulé Le venin dans la plume - Edouard Drumont, Eric Zemmour et la part sombre de la République.
En fait le récit démarre en mettant en scène une conférence de Gérard Noiriel, portant justement sur l’histoire de France. Passage obligé est l’évocation de César et des Gaulois mais l’originalité du discours est le fait que l’écriture de l’histoire est faite par les classes dominantes et en particulier par l’Église. Ceci nous vaut d’ailleurs des images montrant le présidant Nicolas Sarkozy évoquant tant la continuité entre Gaulois et Français d’aujourd’hui que les racines chrétiennes.
Les premières migrations évoquées sont celles qui débouchent notamment sur l’arrivée des Francs et ultérieurement sur le baptême de Clovis. Le système féodal est décrit, tant dans ses divisions sociales que de la montée des seigneurs locaux face aux incursions vikings et arabes.
Pour la fin de la période médiévale, on signale que la Grande Famine de 1315-1317 et La Peste noire débouchent sur le fait visant à contrôler les populations sans travail. Des informations peu connues sont habilement distillées comme par exemple l’affirmation que la forteresse de la Bastille a été construite pour contrôler les Parisiens, suite à la révolte conduite par Étienne Marcel, sur ordre du dauphin Charles, fils de Jean le Bon et futur Charles V. Trois pages sont consacrés à Jeanne d’Arc, et la fin de la Guerre de Cent ans, marque selon le scénario, le début de l’État royal qui va avec l’émergence du peuple français. Le premier chapitre se clôt par cette concomitance, il a couvert une cinquantaine de pages.
Le troisième chapitre est consacré à Louis XIII et Louis XIV, ceci est l’occasion de voir comment le contrôle étatique se renforce avec notamment la création des intendants, d’une presse officielle et des idées de Gabriel Naudé un des premiers théoriciens de la raison d’État. Une fois de plus des révoltes paysannes ou bourgeoises sont développées. Le quatrième chapitre est consacré au régime colonial qui s’appuie sur l’esclavage. Le chapitre suivant aborde la question de la physionomie de la France au temps des Lumières ; ceci nous rappelle l’épopée du bandit Cartouche et le contrôle renforcé des vagabonds. C’est aussi l’époque où, derrière le monde littéraire, commence à naître une opinion publique et le jansénisme est abordé comme une idée subversive portée par le premier journal à avoir un regard critique sur l’action des gouvernants laïcs ou religieux.
Le chapitre six s’intitule "L’invention de la citoyenneté" et commence par présenter les causes de la Révolution française. On s’intéresse aux libertés accordées au peuple, à leurs limites et leurs usages ainsi qu’aux luttes sociales et à l’abolition de l’esclavage (à travers le cas de Saint-Domingue). Le chapitre suivant met en scènela période allant de 1795 à 1848 ; en passant on découvre que celui qui, comme ministre de l’Intérieur, commanda la répression de la R&volte des canuts à Lyon, n’est autre que Thiers.
On retrouve ce dernier, dans le cadre de la répression de la Commune, à la fin de l’ouvrage qui couvre la période allant de 1848 à 1871 et nous avons l’opportunité de revoir combien de bouleversements connaît la vie économique sous le Second Empire. L’intérêt de cet ouvrage tient à l’originalité de ses angles d’attaque et sont cités nombre de personnages ayant mené une action de rébellion contre les classes dirigeantes.
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