Avis de Adam Craponne : "Les secrets des sorcières pour les 17-77 balais, conduite du balai exclue"
Si certaines recettes font appel à des ingrédients pas toujours faciles à se procurer, d’autres ont besoin de produits faciles à trouver. Ainsi afin que l’être aimé vous revienne, on aura besoin (afin que vous repreniez votre pied ensemble) de la chaussure gauche de celui qui vous délaisse, de bougies noires, d’eau de pluie, de sel, d’une feuille de papier, d’une aiguille et d’encens de benjoin. Après avoir fait subir à la dite chaussure des manipulations très simples à réaliser celui qui vous aimait, reviendra donc vers vous (pages 52-53).
Le livre "Philtres et potions magiques des sorcières", après une introduction visant à donner des informations générales (en particulier pour se constituer sn autel de magie), propose une cuisine du diable décomposée en cinq parties.
Le diable ayant dû distraire la table de matière, pour faire obstacle ç un usage plus performant de ce livre, nous préciserons les pages et pas seulement pour le contrarier. On démarre page 12 avec l’amour (résolution de la stérilité comprise), on poursuit page 92 avec la carrière et la chance (y compris aux jeux), la page 182 nous transporte vers les problèmes au sein de la famille, enfin on termine sur le thème de la vengeance et de la défense aux pages 221 à 288 (en effet aucun des lecteurs de se livre n’aurait l’idée de faire le mal gratuitement …). Cette dernière réflexion pose en filigrane la question de l’usage possible qui sera fait du contenu par certains lecteurs.
Des sortes de bonus permettent d’en savoir un peu plus sur l’histoire du royaume de France et des états voisins. Ainsi Mahaut d’Artois est-elle évoquée dans son rôle présumé d’empoisonneuse, en regardant la page internet consacrée au roman historique "Les Poisons de la Couronne" de Maurice Druon, Katherine Quénot se serait dispensé d’évoquer page 43 un fait anachronique (ce qui ne veut pas dire par contre que la comtesse d’Artois soit totalement étrangère au décès de Louis X). Le fort intérêt qu’avait aussi Catherine de Médicis est rappelé. Par ailleurs, il nous est proposé (page 106) un extrait d’un capitulaire de Charles II le chauve (petit-fils de Charlemagne) qui attire l’attention en cette fin de IXe siècle sur le fait que :
« certaines femmes scélérates retournent à Satan séduites par les illusions et les fantasmes du dé-mon. Elles croient et professent que pendant les nuits, avec Diane, déesse païenne, et une innombrable tourbe de femmes, chevauchant des bêtes, elles traversent des espaces dans le calme des nuits (…) »
Sont évoquées quelques affaires de jugement pour sorcellerie, ayant lieu assez souvent sur le territoire actuel de la Suisse, à Salem ou à Troyes car Guichard l’évêque de cette ville fut accusé d’avoir tenté d’empoisonner Blanche de Navarre (petite-fille de Saint-Louis) et sa fille (page 288). Cet ouvrage est richement illustré avec des images tirées des temps anciens.
Pour connaisseurs Plan thématique