Avis de Octave : "Claude François au four d'Usson et au moulin de Dannemois"
Le récit démarre par un tour de cochon puisqu’il évoque la mort à quinze ans du prince Philippe, fils de Louis VI, dans les rues de Paris en 1131 ; un porc traverse la rue et affole son cheval, le fils du roi tombe de sa monture et pourrait avoir été piétiné par celle-ci. D’après Jean-Joseph Julaud, Bernard de Clairvaux aurait prédit cette mort au cas où Louis VI continuerait à vouloir nommer des évêques à la place du pape. Notre auteur reprend là un des faits rapporté dans les hagiographies sur ce saint. Ajoutons personnellement que selon Michel Pastoureau, cette mort en amenant sur le trône un roi médiocre Louis VII aurait été pour beaucoup dans la puissance des rois d’Angleterre dans le royaume de France car on sait que Louis VII en répudiant Aliénor d’Aquitaine offrit à ces derniers un très vaste territoire entre la Loire et les Pyrénées.
Les autres personnages évoqués bien connus sont Jean de Luxembourg qui décède lors de la bataille de Crécy en 1346, bien qu’aveugle il est venu porter secours à son suzerain le roi de France, Jaques Cœur trésorier de Louis XI, Olympe de Gouges, l’empereur du Mexique Maximilien en compagnie de son épouse Charlotte.
Il était bon de faire connaître un autre fait au sujet de la mort en 1536 d’un héritier de la couronne de France, il s’agit en premier de la mort du comte Sébastien de Montecuculli, accusé bien à tort d’avoir empoisonné François (fils de François Ier) alors que celui-ci est très vraisemblablement mort d’une pleurésie contactée lors des années où il fut otage des Espagnols suite au désastre de Pavie. Rappelons que les conséquences en furent l’arrivée au pouvoir d’Henri II qui va précipiter la France dans les Guerres de religion. Les liens entre Claude François et la reine Margot sont rappelés, ce jeune choriste apporta de grandes distractions sensuelles à l’épouse d’Henri de Navarre lorsqu’elle était en exil à Usson en Auvergne. C’est l’occasion de rappeler que Margot n’a pas vu seulement son ex-mari assassiné mais que nombre de personnes de sa famille sont mortes dans des conditions tragiques.
« Ma vie… Mon père, le roi Henri II, mort la tête percée par la lance de Montgomery dans ce duel affreux du 30 juin 1559. Nous étions heureux alors, Claude, jusqu’à ce jour. Et puis il fut absent, pour toujours. Et ce fut le malheur. Mon frère, le roi François II, mourait un an plus tard, à seize ans, dans l’horreur de cris que j’entends encore, ses oreilles ayant conduit à son cerveau un pus blanchâtre qui fut retrouvé par les lames d’Ambroise Paré. (…)Malheur encore en 1574, lorsque meurt mon frère Charles IX, les poumons pourris. (…) Ma mère meurt en 1589. Dans le même temps, mon frère Henri est assassiné. »
Un des récits les plus émouvants est la mort à dix-neuf ans de Cécile Renault en mai 1794 en compagnie d’une partie de sa famille et d’une cinquantaine d’autres personnes. Tous sont accusés d'avoir voulu assassiner Robespierre et Collot d'Herbois. Des membres du Comité de sûreté générale ont essayé d'établir que Cécile Renault avait pénétré dans la cour de Robespierre avec deux couteaux. Il semble qu’elle se trouvait au mauvais endroit et au mauvais moment car juste avant le premier anniversaire de la mort de Marat, assassinée par Charlotte Corday.
Bien que les faits soient historiques, ils sont plutôt contés sur le modèle romanesque, ce qui tient bien en haleine le lecteur mais ce dernier ne doit pas prendre au pied de la lettre toutes les paroles des acteurs. Cet ouvrage est un condensé de celui parur chez le Cherche-midi en 2014.
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