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Le goût des rois : l’homme derrière le monarque

Le goût des rois : l’homme derrière le monarque
Perrin350 pages
1 critique de lecteur

Avis de Adam Craponne : "Des monarques éclairés plutôt que des beaufocrates déclarés"

Jean-François Solnon connaît la grande et la petite histoire des souverains français et même si ce n’est pas le cas ici (mais nous le savons personnellement) celles des Habsbourg de l’époque moderne. Il aime les personnages qu’il évoque et on se dit que ce ne serait pas eux qui, pour amuser la galerie, se seraient amusés à lancer des anathèmes contre Madame de La Fayette et sa "Princesse de Clèves".

Dans son avant-propos, Jean-François Solnon précise que dans ce livre sur les passions des rois ou empereurs français depuis la Renaissance, il a pris soin d’écarter deux centres d’intérêt, pourtant largement partagés par ceux-ci. « En France, presque tous les monarques ont le goût des femmes et celui de la chasse, passions qui ont engendré bien des livres. Dans celui-ci, Vénus et Diane ont pour la première fois cédé le pas à Apollon et à cortège de Muses ». (page 15).

En fait l’auteur fait l’impasse sur quelques souverains de la période moderne ou contemporaine : Louis XII, Henri II, François II, Charles IX et Charles X. Sont présentés en un ou trois chapitres, autour de leur centre d’intérêt : François Ier (le chevalier lettré), Henri III (le roi intellectuel), Henri IV (le roi bâtisseur), Louis XIII musicien, architecte et jardinier, artiste), Louis XV (architecte), Louis XVI (géographe), Bonaparte / Napoléon Ier (tout ce qui peut servir sa gloire en trois volets), Louis XVIII (qui papillonne entre lettres et arts), Louis-Philippe (peinture et architecture), Napoléon III (un large éclectisme, archéologie évidemment comprise). Si l’auteur nous dit que l’on rapporte Louis XVI serrurier, on aurait aimé savoir l’opinion qu’il fallait se faire sur cette question, en bref cela relevait-il de l’information ou de l’intox. Dans la conclusion, on ne s’étonnera pas, le connaissant un peu, qu’il revienne en termes si positifs sur Louis XIV : « Ainsi Louis XIV est-il architecte et roi d’une des plus grandes puissances d’Europe, jardinier, musicien, danseur et conquérant, rassembleur des provinces et villes ». (page 346)

L’on retrouve également là un portrait hagiographique de Napoléon, développé plus haut certes mais qui surprendra bien de ceux qui voient en Napoléon un tyran demandant que l’on compte ses exploits et réprimandant artistes et écrivains qui ne le font pas assez à son goût. « L’extraordinaire variété des intérêts cultivés par Napoléon Ier a tout autant ébloui ses contemporains que les historiens, mais le temps qu’il accorde à son amour des sciences, à la lecture et à la représentation de pièces de théâtre, à la visite du Salon, à l’écoute de la musique, achève d’en faire un "professeur d’énergie" ». (page 346)

Au fait dans les contemporains, n’y aurait-il pas Chateaubriand et Mme de Staël en particulier ? De cette dernière, Jean-François Solnon n’a pas retenu cette phrase, au sujet de Napoléon Ier : « Le mépris de l’espèce humaine a tout desséché dans son âme, et il a cru qu’il n’existait de profondeur que dans la région du mal ».

Pour connaisseurs Aucune illustration

Adam Craponne

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