Avis de Ernest : "L’enseignement des druides aux ordinateurs"
Jean Combes, fils d’institutrice aveyronnaise, fut inspecteur de circonscription de l’éducation nationale, maire socialiste de 1995 à 2008 de Saint d’Angély et un des promoteurs du musée d’école de Vergné au nord-est de la Charente-maritime (https://www.destinationvalsdesaintonge.com/fiche-sit/musee-departemental-de-lecole-publique-5721062/).
Le récit démarre en fait par une période qui précède la constitution du royaume des Francs, puisque les premiers chapitres évoquent la Gaule puis la civilisation gallo-romaine. On ne sera guère surpris de lire que les druides et bardes se voient confiés l’éducation des chefs de village. Les enseignements ne sont alors qu’oraux.
Narbonnaise et diverses provinces de la Gaule romaine sont des régions où à côté de l’usage des précepteurs, existent déjà des salles de classe situées à côté du forum. Un édit de Dioclétien fixe autour de l’an 300 le salaire des primas magister. C’est un esclave, le pédagogue, qui accompagne l’enfant de sa résidence à l’école.
Durant l’époque mérovingienne, l’instruction ne relève plus pratiquement que des précepteurs, aussi les Carolingiens vont relancer, en s’appuyant sur l’Église, l’enseignement dans les écoles. Le latin est enseigné et les livres étudiés sont notamment les fables de Phèdre, la géographie d’Avencius, les proverbes de Sénèque ou les distiques de Caton.
Sous les Capétiens, les écoles monatiques perdent de leur influence au profit des écoles des chapitres cathédraux. À la fin du Moyen Âge, les écoles aux mains des laïcs se multiplient dans les villes. L’apparition de l’imprimerie change le rapport à l’écrit ;
Les protestant ouvrent leurs propres écoles mais celles-ci sont frappées à diverses reprises par des mesures de fermeture. Officiellement, par l’édit de Chateaubriant en 1551, les maîtres catholiques sont les seuls autorisés à enseigner. Avec l’édit de Nantes, les écoles huguenotes sont reconnues légales mais dans les seuls lieux où le culte réformé est autorisé.
La grande partie des revenus des maîtres provient de la contribution parentale, on estime que ces derniers gagnant bien moins qu’un curé mais plus qu’un vicaire (adjoint du curé). La scolarisation a progressé tout au long du XVIe siècle et cela se reflète par le nombre de personnes sachant signer au siècle suivant.
L’utilité de scolariser les classes populaires est un sujet récurrent de débat au siècle des Lumières. Jean-Baptiste de La Salle agit pour développer la scolarisation d’entants dont les parents ont des faibles revenus, il met au point la méthode simultanée qui s’adresse à des enfants répartis par un niveau de connaisssances approximativement équivaqlent.
Lors de la Révolution française, les plans de développement de l’instruction se succèdent mais ne débouchent guère vu leurs difficultés de financement ; de plus nombres de membres des congrégations enseignantes ont choisi l’exil. Napoléon Bonaparte, comme consul ou empereur, se désinstéresse de l’enseignement primaire et vu, le nombre de Français mobilisés, on manque drastiquement d’enseignants pour les écoles du premier niveau.
La Restauration voit d’un côté le nombre en hausse des frères des écoles chrétiennes et de l’autre le développement de l’enseignement mutuel (beaucoup plus efficace théoriquement que pratiquement). Sous la Monarchie de juillet, en 1833 guizot impose une école publique de garçons dans toute commune de plus de 500 habitants, toutefois les maires refusent de participer au financement de la scolarisation des enfants d’indigents (ce problème perdurera jusqu’aux lois Jules Ferry). En 1836 des dispositions sont prises pour favoriser l’enseignement des filles.
La loi Falloux en 1850 proclame la liberté de l’enseignement, mettant fin ainsi à la tutelle de l’Université issue du décret du 17 mars 1808. Les enseignants congréganistes, présents dans les écoles communales, étaient jusqu’alors responsables devant les inspecteurs et l’enseignement secondaire privé se limitait aux petits sémoinaires. Les instituteurs sont surveillés, par leur curé et l’administration, à la fin de la Seconde République et sous le Second Empire. Comme les fonctionnaires, ils sont mobilisés pour soutenir les candidats du gouvernement lors des élections.
L’auteur ne manque pas de développer largement les freins que l’Église met à la laïcisation de l’école et les rivalités qui s’installent entre l’enseignement privé et l’enseignement public jusqu’à notre époque. Au milieu des informations fournies, on relève que tous les symboles religieux présents dans les écoles (principalement crucifix mais éventuellement d’autres comme des statues) ne doivent pas être installés dans les écoles neuves selon une directive de Jules Ferry. Dans le même texte, ce dernier avance que ceux présents actuellement devront être progressivement retirés quand les inspecteurs penseront que la population de la commune est prête à l’accepter.
Les principales actions des ministres d’Alain Savary à Vincent Peillon sont présentées en fin d’ouvrage. L’iconographie commence à être abondante et pertinente à partir de la période l’instauration de la IIIe République.
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