Avis de Benjamin : "Boire comme une trouée, manger comme un lion"
Après le nouveau découpage des régions, il apparaît que quatre départements sont peu en phase avec leur capitale régionale, ce sont le Cantal (plus tourné vers Toulouse que vers Lyon), l’Orne et la Sarthe deux départements bien plus liés entre eux qu’avec Rouen ou Nantes et enfin le Territoire de Belfort (bien plus attiré vers Strasbourg que vers Dijon).
Si l’ouvrage "Boire & manger : une histoire de l’alimentation dans le Territoire de Belfort" a une utilité globale, c’est bien de nous confirmer que la nourriture belfortaine est bien proche de l’alsacienne. D’ailleurs jusqu’en 1871 l’arrondissement de Belfort était une partie du Haut-Rhin.
Ce catalogue "Boire & manger : une histoire de l’alimentation dans le Territoire de Belfort" a un premier chapitre où il est rappelé le rôle des anabaptistes (venus de Suisse après des persécutions dans certains cantons helvétiques vers l’Alsace et la principauté de Montbéliard) qui introduisent et développent l’élevage de la vache dite ultérieurement "montbéliarde". Par ailleurs alors que Parmentier se décarcasse dans les années 1770 et 1780 pour développer la culture de la pomme de terre, on a l’information que des villages proches de la frontière suisse (dans la seigneurie de Delle) ont adopté vers 1715-1720 ce nouvel aliment dans leurs champs. Dans les dernières années du règne de Louis XVI, cette culture est considérée comme fréquente dans l’espace géographique qui nous intéresse.
L’importance des brasseries et des choucroutes est bien mise en avant et il est rappelé qu’en 1938 le congrès national des choucroutiers se déroule à Belfort, d’où d’ailleurs la création d’une chanson "La choucroute belfortaine".
Les coopératives alimentaires se créent en grand nombre sous la IIIe République car de nombreux ouvriers travaillent dans une même usine dans le Territoire de Belfort. Un des fleurons de ce secteur coopératif en fut le Coop Alsthom dont nous ne conterons pas la désastreuse fin pour "ne pas désespérer Billancourt". Au sujet des grands magasins, on aurait pu préciser qu’à Belfort Bumsel a été remplacé en lieu et place par les Nouvelles Galeries.
Il est remarquable que l’on aborde dans cet ouvrage autant d’angles d’attaques complémentaires, par ailleurs l'illustration occupe un peu plus de la moitié de la surface. En résumé voilà un ouvrage qui permet de rappeler une identité et qui porte des informations précises permettent un jeu éventuel de comparaison avec d’autres espaces géographiques. "Boire & manger : une histoire de l’alimentation dans le Territoire de Belfort" est offert gracieusement en se rendant aux archives départementales du Territoire de Belfort, qui ont réalisé l’exposition dont ce catalogue rend compte.
Pour tous publics Beaucoup d'illustrations