Avis de Benjamin : "Une reprise de choses assez connues"
C’est un long survol de la vie sexuelle des rois et reines de France plus de quelques personnages célèbres, à quoi on ajoute quelques considérations générales sur l’homosexualité et la prostitution à diverses époques. On est surpris ponctuellement par l’absence de recul sur ce qui est écrit. Qui peut croire que Mata-Hari a déclaré juste avant son exécution :
« C’est bien la première fois que je vends ma peau pour douze balles ? » (page 288)
C’est évidemment une blague et elle est assez connue en tant que telle. Pour un autre passage si on n’explique pas qu’un mari ne pouvait épouser la marraine d’un de ses enfants dans le monde médiéval, on ne comprend rien au stratagème que monte Frédégonde afin que le roi puisse répudier son épouse devenue la marraine de la fille qu’il a eu avec Galswinthe sœur de Brunehault. À propos de cette histoire, l’auteur cite Histoires d’amour de l’histoire de France de Guy Breton, l’ouvrage Déshabillons l’Histoire de France en est une sorte de résumé.
Agnès Sorel
Parfois on note un effort de réflexion globale ainsi apprécie-t-on le développement sur l’évolution de l’érotisme à la Renaissance avec ses allusions à la littérature et aux arts. La Lyonnaise Louise Labbé, née en 1524, ose exprimer ses désirs sensuels et quatre vers nous l’illustrent (page 95). Mais c’est aussi l’époque de l’arrivée de la syphilis et des fantasmes autour de l’accouplement du diable avec les sorcières. Ponctuellement il arrive de découvrir une personnalité sur laquelle nombre d’historiens ont fait l’impasse comme la huguenote Marie Touchet maîtresse de Charles IX qui assuma la responsabilité du massacre de la Saint-Barthélemy. Notons toutefois que Michelet l’évoque et Gustave Rivet en fit l’héroïne d’une pièce de théâtre. Les deux filles qu’elle eût avec son mari furent maîtresses d’Henri IV.
L’auteur confirme fort à propos le fait que Marie-Antoinette et le comte de Fersen furent amants. Les Belfortains apprécieront que Marguerite Steinheil "la pompe funèbre", dans les bras desquels mourut le président Félix Faure, ait vu son nom de jeune fille indiqué, à savoir Japy. L’ouvrage se termine sur Apollinaire dont l’auteur, dans son enfance, a connu la veuve Louise Kolb une Vosgienne. On apprécie les nombreuses illustrations en couleurs offertes ; sur la page de couverture on reconnaît madame Récamier connue comme ayant épousé son père biologique (amant de sa mère mariée à un autre homme).
Pour tous publics Quelques illustrations