Ecrire un avis

Parlement[s], n°32 « Nos ancêtres les Gaulois ! ».

Parlement[s], n°32 « Nos ancêtres les Gaulois ! ».
Presses universitaires de Rennes 272 pages
1 critique de lecteur

Avis de Adam Craponne : "Le Celte de l’histoire"

En fait la culture française doit peu de choses aux Gaulois et en particulier quelques mots en rapport avec la Nature, ceci dans une quantité bien moindre que ceux venus de l’arabe (il est vrai à diverse époques). Le contenu de ce numéro de périodique, créé en 2003 par le Comité d'histoire parlementaire et politique,  réfléchit combien par contre l’imaginaire lié aux celtes a influencé certaines pensées politiques. L’identité nationale de la France s’est construite en puisant largement dans le mythe gaulois.  Ce dossier  comprend une suite d’articles qui montre donc les usages politiques faits des Gaulois depuis les moqueries des Romains sur l’octroi de la citoyenneté à des Celtes jusqu’à l’exploitation faite de cet imaginaire dans les discours de la Ve République, avec un Macron en Astérix qui fait face aux gilets jaunes de son village en colère contre lui et un beau florilège dans les textes du Front national.

D’ailleurs, ajouterons-nous personnellement,  lors du débat sur le projet de loi pour "l'école de la confiance", Ludovic Pajot député d’extrême-droite du Front national déclare  que dans les manuels scolaires  « le célèbre nos ancêtres les Gaulois a été remplacé par vos ancêtres malien, sénégalais, ottomans avec des conséquences dramatiques pour l'unité nationale ».  On s’est entre temps arrêté à l’époque médiévale, sous les Valois, durant la Révolution française, à l’époque du romantisme et de la IIIe République (ce qui permet d’aborder le discours bien connu des manuels scolaires).

En varia, une étude de Frédéric Cépède renouvelle judicieusement ce qui a pu être écrit autour de l’attitude des parlementaires francs-maçons non seulement le 10 juillet 1940 mais durant toute L’Occupation. Un recensement précieux nominatif des parlementaires enfants de la mère d’Hiram, à jour de leur cotisation ou ayant quitté la franc-maçonnerie, est faite. Dans cette liste les députés sont majoritairement socialistes et les sénateurs proviennent majoritairement des rangs radicaux. Pour les parlementaires à jour de leur cotisation, à savoir 133, la région Nouvelle-Aquitaine (fruit de la réunion de trois anciennes régions) en compte 20, on en a 18 pour les Hauts-de-France et le même nombre pour la région Centre-Val de la Loire.  Au total, radiés et non radiés, on a 106 députés frères trois points et 69 sénateurs fils de la Veuve (dont Honnorat qui a été radié pour non cotisation). Notons qu’une douzaine d’entre eux sont de sensibilité socialiste indépendante.

Parmi ces derniers, on trouve le Belfortain Frossard alors député de la partie orientale de la Haute-Saône. Sa classification dans les vichystes serait à nuancer, dans la mesure où en particulier il est de mère juive et que dans le journal qu’il dirige paraît La rose et le réséda d’Aragon. C’est sa mort prématurée qui empêche d’éclairer sa situation, alors que de nombreux témoins devaient le faire.  En fait il est plutôt inclassable pour l’ensemble de cette période et on comprend que pour simplifier il ait été considéré comme pétainiste.

Quiconque n’a pas une vision manichéenne des choses ne sera pas surpris que, pour souvent une fidélité à un pacifisme de l’Entre-deux-guerres, une vingtaine de parlementaires  des loges adhérent à une forme ou une autre de collaboration comme Paul Rives dans l’Allier, Renaitour  dans l’Yonne, René Château en Charente-Inférieure. Face à la crise boulangiste, on avait trouvé d'ailleurs des francs-maçons plus ou moins longtemps favorable au "brave général".

On a également, toujours en varia on a un texte de Stéphane François autour de la vision idéalisée de l’univers médiéval par l’extrême-droite européenne, à savoir celle d’Italie avec Glulio Evola (1898-1974) qui eut une influence sur Alain de Benoist et de France par le Niçois Philippe Vardon. Pauline Valade donne un papier intitulé "Parlements et réjouissances monarchiques à Paris au XVIIIe siècle : mécanique et intérêt d’une joie décrétée".   

Pour connaisseurs Aucune illustration

Adam Craponne

Note globale :

Par - 751 avis déposés - lecteur régulier

333 critiques
29/09/20
Arras : un sarcophage en plomb datant probablement du IVème siècle découvert lors de fouilles
https://www.francetvinfo.fr/culture/patrimoine/archeologie/arras-un-sarcophage-en-plomb-datant-probablement-du-iveme-siecle-decouvert-lors-de-fouilles_4122231.html
Connectez-vous pour laisser un commentaire
Vous aussi, participez en commentant vos lectures historiques facilement et gratuitement !

Livres liés

> Suggestions de lectures sur le même thème :
> Autres ouvrages dans la même catégorie :