Avis de Grégoire : "La deuxième tour de Paris"
Un livre court, illustré de nombreuses gravures d’époque qui sont autant de sources d’informations sur l’environnement de la tour aux différentes étapes de sa vie.
La tour St Jacques, construite au début du XVie en partie grâce au leg de Nicolas Flamel, est initialement le clocher de l’église St Jacques La Boucherie. A la révolution, cette église est annexée aux biens nationaux, mise en location puis vendue à J.B. Lefranc qui détruit l’église mais préserve la tour, grâce notamment à l’intervention de l’architecte Giraud.
Les propriétaires se succèdent, la hauteur de la tour permet d’en faire une fabrique de plomb.
Au début du XIXe siècle, le monument est entouré de la halle aux linges, quartier populaire insalubre qui subira deux incendies. La tour elle-même abrite plusieurs “artisans de différents métiers”. En 1838, la ville de Paris achète la tour grâce au préfet Rambuteau, ou selon les version au physicien et député Arago.
En 1851 et 1852, dans le cadre des grands travaux parisiens voulus par Napoléon III, le quartier est exproprié en prévision de la nouvelle rue de Rivoli et des boulevards de Strasbourg et de Sébastopol. Haussman entre en fonction en juin 1853. L’un de ses premiers chantiers consiste à raser le terrain autour de la tour pour en faire un square, et à la rénover en y mettant des vitraux.
Le deuxième chapitre est consacré à la reconnaissance historique de la tour. Nicolas-Michel Troche, historien du début du XIXe, collectionneurs de livres et membre de la société historique Grégoire de Tours, se passionne pour la tour qui pour lui reste un monument religieux. Il y voit “le témoignage d’une civilisation menacée”, notamment par les travaux d’Haussman. Anecdote historique : Blaise Pascal a utilisé la tour pour ses recherches sur la pression atmosphérique (c’était alors le plus haut clocher de Paris) en 1648.
Le troisième chapitre : la part du rêve, répertorie les allusions à la tour dans la littérature (Hugo, Briois, Nerval). L’auteur évoque également ses décorations et projets d’aménagement. La tour a failli devenir un musée, un carillon; elle sera utilisée comme laboratoire de météorologie de 1885 à 1896.
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