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Histoire de la sorcellerie

Histoire de la sorcellerie
Tallandier495 pages
1 critique de lecteur

Avis de Patricia : "Les inquisiteurs voyaient des sorcières partout"

La première édition de cet ouvrage date de 1992. Ce livre est composé de dix chapitres qui permettent de parcourir l’histoire de la sorcellerie depuis la mythologie grecque jusqu’à la fin du XIXe siècle, avec de plus une mention d’une enquête montrant que, dans les années 1970, la sorcellerie se maintenait dans certaines campagnes françaises.

Le troisième chapitre commence par évoquer que le fait que, dès la Seconde croisade, des juifs sont accusés de certains crimes assimilables déjà à de la sorcellerie et meurent sur le bûcher. La sorcellerie devient alors une composante possible du pêché d’hérésie. Dans le domaine de la lutte contre l’hérésie, les dominicains sont le bras armé du pape et  jusqu’à là épiscopale. La recherche de l’hérésie et de la sorcellerie, en passant sous le contrôle du pontife romain, l’Inquisition se professionnalise à partir de sa création en 1231. Le fanatisme de certains inquisiteurs produit leur assassinat, c’est le cas en Allemagne durant l’année 1233 pour Conrad de Marbourg ; ce ne fut pas de loin le seul cas de ce type ainsi Pierre de Vérone est poignardé à Milan en 1252. En 1267 Clément IV décide que tous les magistrats qui n’accepteraient pas de faire appliquer les décisions de l’Inquisition.

Le chapitre IV s’intitule "La montée de la sorcellerie" ; on commence par rappeler que le règne Philippe le Bel marque le début d’une série de procès où la sorcellerie est citée. On sait que les Templiers furent notamment accusés d’invoquer le diable et de faire usage de magie. Philippe  le Bel fit par ailleurs accuser, dans un procès posthume, le pape Boniface VIII d’adorer des démons à côté d’autres griefs comme celui d’être sodomite, hérétique, apostat et criminel. Par ailleurs Guichard évêque de Troyes fut en particulier accusé d’avoir utilisé un juif pour conjurer le démon de l’aider à poursuivre ses objectifs de nuisance vis-à-vis de la reine Jeanne. Ceux qui ont lu ou vu Les rois maudits se rappelleront que Mahaut d’Artois fait appel à une sorcière.

Au XIVe siècle, l’Église et l’État prennent l’habitude de mentionner la sorcellerie contre les personnes qui les gênent ; ceci amène par exemple le pape Jean XXIII à faire enquêter, pour usage de sorcellerie, les évêques Hugues Géraud (de Cahors) et Robert de Mauvoisin (d’Aix-en-Provence).  Pour les laïcs, la captation d’héritage peut être à l’origine d’accusation de sorcellerie ; ce fut le cas en Irlande autour de 1325 avec le cas de lady Alice Kyteler.  Dans les pages 170, l’auteure souligne que médecine, sorcellerie, astrologie et pêché sont intimement liés à la période médiévale. Au début du XVe siècle, pour sortir Charles VI de sa folie, la cour de France voit se succéder divers mages.

Une autre période où Colette Arnould nous livre des informations éclairantes est celle des XVIe et XVIIe siècles, moment phare de la sorcellerie. Il apparaît que Luther, encore plus que Calvin (déjà bien convaincu de l’action de Satan ici bas), était hanté par la présence du diable sur terre. Ceci explique pourquoi on brûla autant de sorcières en pays protestants. Le siècle des Lumières vit une évolution conséquente des mentalités et sonna la fin des procès en sorcellerie. Ce titre contient nombre de réflexions originales basées sur l’énonciation de divers faits historiques appartenant à plusieurs périodes et civilisations différentes, il constitue un ouvrage de référence en la matière.

Pour connaisseurs Peu d'illustrations

Patricia

Note globale :

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