Avis de Adam Craponne : "Pirates, forbans, flibustiers, boucanier, écumeur des mers, corsaire"
Jean Soulat est un historien de niveau universitaire spécialisé dans l’histoire et l’archéologie de la flibusterie. Les pirates évoqués sont ici pour l’essentiel les forbans anglais, hollandais ou français qui écumèrent les mers du XVIe au XVIIIe siècle.
Cet univers est au coeur de la culture populaire de notre époque, comme le rappelle le youtubeur Nota Bene dans l’introduction de ce livre. On traitera ici tant de l’univers historique que de la dimension fictionnelle.
Jean Soulat traite de vingt-cinq sujets, en commençant par poser une question et en y répondant sur une demi-douzaine de pages en s’appuyant tant sur du texte que de l’image. Il commence par rappeler l’on a trace de pirates dès la Haute Antiquité ; ces derniers sont signalés actifs en Mer Égée et sur les côtes égyptiennes.
Notre auteur propose ensuite de se pencher sur les différentes représentations picturales que l’on a pu donner de cette activité. Il porsuit autour des armes employées par les pirates. Leurs instruments de navigation sont aussi évoqués. Il semble que le pirate resté le plus célèbre soit l’Anglais Barbe Noire qui meurt en 1718 le long des côtes de la Nouvelle-Angleterre.
Sur les bateaux, le cuisinier est appelé "maître coq" et on s’interroge sur la nourriture qu’il peut préparer à bord. Si le rhum est en effet la boisson favorite des forbans, ils ne rechignent pas à consommer d’autres boissons alcoolisées.
Port Royal en Jamaïque et Nassau aux Bahamas sont données comme des cités où se retrouvent nombre d’équipages de piraterie. Au milieu des Antilles ils trouvent refuge dans l’île de la Tortue (à un peu plus de sept kilomètres des côtes d’Haïti) et dans l’océan Indien leur domaine est l’île Sainte-Marie située près de Madagascar.
Quoique rares les femmes pirates se montrent dans diverses périodes. On mentionne notamment l’Illyriene Teuta au IIIe siècle aant Jésus-Christ, la Française Jeanne de Belleville durant la Guerre de cent ans et l’Anglaise Anne Bonny sur laquelle on dispose d’une abondante documentation.
Lors des combats, le risque d’être blessé est fort, aussi le chirurgien est à bord un personnage essentiel. Certaines figures d’entre ces membres du corps médical se sont dégagées, tel le Franco-hollandais Alexandre-Olivier Oexmelin et le Nantais Jean Dubert d’Arzal qui fut au départ fait prisonnier sur un navire marchand. Les pirates prortent des cicatrices, et ont parfois recours à une jambe de bois ou un crochet.
Jean Soulat démythifie l’idée que les flibustiers constituent fréquemment un trésor, en fait le butin est rapidement dépensé, compte-tenu du peu d’années à vivre dont on se crédite. L’iconographie du pavillon de pirates est assez variée mais elle se décline toujours autour d’os. Les passages, voir les allers-retours entre pirate et corsaire (ou l’inverse) sont assez fréquents.
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