Avis de Benjamin : "T’as de beaux yeux tu sais !"
Il s’agit ici de voir tant dans quelles conditions on a pu arriver à tourner ce film, comment cette production a pu échapper aux pressions du producteur pour effectuer certaines coupes, que des caractéristiques du film, quelles sont les conséquences du choix de situer l’action au Havre (ville dont on analyse les particularités durant la période de la IIIe République), des idées du scénariste Jacques Prévert et du réalisateur Marcel Carné, de quelle réception a eu le film à sa sortie (les critiques parlent autant de son contenu que du jeu de Gabin, Michèle Morgan, Michel Simon et Pierre Brasseur), de comment les deux acteurs phare ont aidé à porter ce film vers le public et en retour ils ont assuré leur entrée dans le cercle des comédiens inoubliables, quelles sont devenues les scènes cultes, quels sont les caractères des personnages de cette œuvre…
On retiendra en particulier ceci :
« (Jean Gabin) joua un rôle essentiel pour que le film soit tourné comme le réalisateur et le scénariste le souhaitaient, en soutenant ces derniers jusqu’au montage : son contrat stipulait que toute modification du scénario ou des dialogues nécessiterait son accord pour être avalisée » (page 38).
« des critiques de Lucien Rebatet publiées dans L’Action française, pour stigmatiser la peinture des milieux populaires et marginaux ainsi que l’image de la France et de la masculinité induites par de telles représentations » (page 50).
« l’emploi de Brasseur dans le rôle de gangster – le terme figure dans le scénario- offre une déconstruction critique de la séduisante mythologie viriliste attachée à une telle figure, en le privant de toute "grandeur tragique" » (page 87).
On apprécie grandement les vingt-deux photos du film proposées.
Pour tous publics Beaucoup d'illustrations
