Raimu

Paulette Brun est née en 1925, elle est la fille du comédien Raimu et de l’actrice Esther Métayer  qui se marieront en 1936 à Paris. Mariée au fils de Jean Nohain, elle a une fille Isabelle, qui a créé le musée Raimu en 1981 à Cogolin dans le Var et a transféré celui-ci à Marignane dans les Bouches-du-Rhône vers 2014 (voir http://www.musee-raimu.com/presentation-du-musee.html). Relevons personnellement la diversité des hommages artistiques à Raimu dans la ville de Toulon.  Alors que les Bouches-du-Rhône s’apprêtent à célébrer en 2024 le centenaire de la mort de Marcel Pagnol, un regard vers l’acteur fétiche de ses films n’est point inutile.

Jules Auguste Muraire naît le 18 décembre 1883 à Toulon, il adopte le pseudonyme Raimu en 1906 en inversant les deux premières syllabes de son nom de famille. En 1910 Félix Mayol (né à Toulon en 1872) qui vient de débaptiser "Le concert parisien" en "Le concert Mayol" fait appel à des artistes méridionaux dont Raimu, Valentin Sardou (ayant vu le jour à Toulon en 1868) et Félicien Tramel (né à la Crau dans le Var et ami de jeunesse de Raimu). Fin 1910, Sardou et Raimu triomphe là dans C’est solide une fantaisie militaire d’Abel Hermant (déjà fort connu comme romancier) et Yves Mirande (qui aura écrit nombre de scénarios de film et de textes pour le théâtre).

Réformé en 1915, il fait ses premiers pas au théâtre dans Plus ça change! De Rip grâce à l’actrice Andrée Spinelli avec qui il entretient alors une liaison. Par la suite, il se voit confier le rôle du mari dans la pièce  Faisons un rêve qui est joué fin 1916 aux Bouffes-Parisiens au côté de Guitry qui joue l’amant. Ce dernier adaptera cette histoire au cinéma en 1936 qui reprend son rôle de mari. En 1928 il rencontre Marcel Pagnol à une époque où le cinéma s’installe définitivement dans le parlant. Raimu devient dans les années qui suivent la grande vedette du théâtre et du cinéma de Pagnol; son jeu parfois outré  et sa voix méridionale tonitruante l’imposent au public.

Fortement sollicité par la firme allemande Continental, il doit concéder sa participation au tournage des Inconnus dans la maison (une adaptation d’un roman de Simenon) mais arrive à éluder toutes les autres propositions qui lui sont faites par celle-ci.  Raimu est aux côtés d’Yves Mirande en mars 1946 lorsqu’il est victime d’un accident de voiture vers Tournus. Il décède le 20 septembre 1946, d’après le docteur Bruno Chavagnac non d’une crise cardiaque mais de l’usage du chloroforme (son opinion personnelle est à découvrir ici https://www.youtube.com/watch?v=P9kG1AornTg) alors qu’il est entré à l’Hôpital américain de Paris pour résoudre les complications d’une fracture au tibia provoquée par l’accident.  Il est inhumé au cimetière de Toulon.

Cet ouvrage est bien plus une collection de documents qu’une biographie construite.  Une moité de l’ouvrage est consacré à présenter son immense carrière cinématographique depuis L’Homme nu du réalisateur Henri Desfontaines (à qui on doit la première adaptation à l’écran du roman Belphégor) sorti en 1912 jusqu’à L’Homme au chapeau rond sorti en 1946. Une page entière est généralement consacré à chaque œuvre, mais parfois bien plus   (jusqu’à trois pages pleines) comme avec Untel père et fils dans les salles en 1945 en France et en 1943 aux USA. Ce film, censuré sous L’Occupation, retrace la vie de trois générations d’une famille française ente 1870 et 1939 ; Louis Jouvet et Michèle Morgan en sont les acteurs principaux. Citons pour terminer, fruit de Prévert, un holorime, composé de deux vers qui riment intégralement: «Saoul, l'heureux gars Raimu descend, pas sans dangers, sous le regard ému des cent passants d'Angers ».