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La fonction de la bande dessinée

La fonction de la bande dessinée
Presses universitaires Blaise Pascal 219 pages
1 critique de lecteur

Avis de Xirong : "La bande dessinée dans tous ses états"

Les Presses Universitaires Blaise Pascal  proposent simultanément, autour de la BD, une  production de vulgarisation intitulée  La bande dessinée contemporaine et ce titre La fonction de la bande dessinée à destination d’un lectorat de personnes ayant le désir d’accéder à une réflexion théorique nettement plus abstraite.  L’auteur annonce, dans l’introduction, qu’il se situe dans une perspective sociopoétique et constructiviste.   

On a de nombreux chapitres respectivement intitulés : Le parcours, La représentation, Le référent, Le transmis, L’image mentale, L’image-objet, Le dessin et le texte, La bande dessinée, … et son fonctionnement, Vocabulaire et grammaire graphiques, Analyser une œuvre et analyser un corpus.

L’auteur dit que le lecteur de BD ne connaît pas les classiques du genre parce qu’ils n’ont jamais été réédités, à l’exception des productions de Hergé. À quoi on peut évidemment rajouter certaines BD d’Alain Saint-Ogan, de Pierre Forget, de Gervy  ou de Louis Forton. Ce dernier auteur, que nous avons choisi de citer, pose d’ailleurs une des questions essentielles que ne soulève pas l’auteur à savoir que l’on n’est pas prêt, mise à part pour Les Pieds-Nickelés à voir des grandes maisons d’édition republier des titres qui relèvent de l’histoire en images.

Ceci pour deux raisons, la première est qu’elles s’adressaient à des enfants de plus très souvent lecteurs dans des journaux  catholiques sur des sujets ou avec des représentations qui n’accrochent pas spontanément les jeunes d’aujourd’hui. Il serait par ailleurs impossible aujourd’hui à des parents de confier des productions de Thomen ou de Tybalt où la malhonnêteté est largement valorisée et le racisme monnaie courante (y compris dans le dessin de la silhouette des personnages). Bref ne se plongent dans ses productions quasiment que des collectionneurs et des clubs de collectionneurs peuvent éventuellement les rééditer à un nombre très réduit d’exemplaires.  Il faut en profiter pour saluer le travail considérable fait par les éditions du Triomphe dans le secteur idéologiquement marqué par le christianisme, pour ce qui relève cette fois de la BD des Trente Glorieuses

La deuxième raison est que la BD en France n’apparaît vraiment qu’après la Seconde Guerre mondiale, avec de notables exceptions bien sûr. Et c’est là qu’il est nécessaire de définir que la BD  se caractérise par des bulles, auparavant on a de l’histoire en images. Ce qui caractérise cette dernière c’est la présence d’un gros paquet de texte en dessous de chaque image, or aucun enfant et peu d’adultes de notre époque sont prêts à rentrer dans cette forme-là d’expression. Bref, pour nous la bande dessinée, en France et en Belgique, n’apparaît qu’avec les premiers albums d’Hergé et de Saint-Ogan et ne s’impose comme média qu’à partir de 1945.    

L’auteur évoque souvent des évènements historiques pour dire soit qu’il y a impasse sur leur mise en vignettes, soit un contenu qui n’a rien d’historique car fortement marqué par l’idéologie, soit pour dire que l’on n’aborde un thème dans un pays que sous un seul angle en gommant certains aspects. Ainsi selon lui aux Philippines il y aurait dans les années qui suivent l’acquisition de cette colonie espagnole par les USA un quasi génocide (page 67). Par le biais de l’évocation de la photo de guerre qui a tendance à monter plus les victimes que les persécuteurs, contrairement à la BD qui met en scène plutôt les vainqueurs, il parle de Guernica en corrigeant d’ailleurs l’idée que c’est le premier bombardement, dans l’histoire, qui ne vise que des civils (page 124).


Les explicitations sur le contenu général de l’ouvrage sont  à chercher dans l’introduction :

« Une première partie, qui occupe quatre chapitres, traite de la représentation et de sa transmission, donc du rapport entre une œuvre quelle qu’elle soit, son sujet, son auteur et le lecteur. (…) Une deuxième partie s’applique à traiter de la spécificité de la transmission par la bande dessinée en raison de son usage de l’image ».  

Réservé aux spécialistes Aucune illustration

Xirong

Note globale :

Par - 618 avis déposés - lecteur régulier

618 critiques
16/06/21
Aux origines de la bande dessinée : l'imagerie populaire.
Du 26 juin 2021 au 2 janvier 2022 à Épinal
https://museedelimage.fr/le-musee-2/prochainement/149-aux-origines-de-la-bande-dessinee-l-imagerie-populaire
465 critiques
12/11/22
Samedi 26 novembre, à partir de 16h : Table ronde "La bande dessinée, une médiation sur l'histoire de la guerre d'Algérie" avec Tramor Quemeneur, Kris et Jeanne Puchol.
Musée histoire vivante MONTREUIL (93)
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