Avis de Ernest : "Rencontre avec un cinéma incomparable"
L’ouvrage est sous-titré Son histoire, ses réalisateurs et leurs films. De l’introduction, on retiendra : « Depuis les années 1980, le cinéma taiwanais a produit des œuvres qui touchent à l’universel et ont contribué à déployer de nouvelles possibilités au sein du septième art » (page 15). L’histoire du cinéma taiwanais permet de comprendre comment change la société du pays, en lien avec l’évolution politique.
Il faut bien se rappeler que jusqu’en 1945 le pays est une colonie japonaise, aussi ce n’est qu’en 1949 qu’un premier long métrage de fiction en mandarin est produit à Taiwan, il s’agit de Tourmente sur le Mont Ali. Si une série de films s’inspirant des aventures de Laurel et Hardy voit le jour en 1958, il s’agit d’une époque où la production, complètement contrôlée par le parti au pouvoir (le Guomintang de Chiang-Kaï-check), se compose de pas mal de films à contenu idéologique. Les années soixante-dix sont portées par les films autour de la maffia.
C’est dans les années 1980, marquées par la mise en place de mesures de démocratisation, que le cinéma d’auteur voit le jour dans cette île de cultures multiples. Hou Hsiao-hsien appartient à ce que l’auteur appelle la seconde génération des cinéastes de Formose. Il identifie quatre générations et dans chacune de cinq à sept réalisateurs sont présentés. Ainsi on retrouve Ang Lee, Tsai Ming-liang et Sylvia Chang (seule femme mise en avant, toutes catégories confondues) dans le troisième groupe et Doze Niu à la dernière.
Dans la conclusion, l’auteur rappelle que conditions économiques et revendications identitaires ont largement pesé sur les caractéristiques du cinéma taiwanais. Cette vue d’ensemble permettra une intéressante approche d’un cinéma asiatique dont les spécificités sont soulignés. Au XXIe siècle, les conservera-t-il ou se fondra-t-il dans l’ensemble de la production chinoise continentale ? De nombreuses photographies, tirées de films cités, viennent apporter un joli souffle au contenu. Rappelons que le Festival des 3 Continents, créé en 1979 et organisé chaque année à Nantes, avait proposé, pour 2018, quatre films taiwanais.
Pour connaisseurs Beaucoup d'illustrations
https://www.lemonde.fr/culture/article/2019/04/17/un-autre-cinema-venu-de-taiwan-ressurgit-a-paris_5451411_3246.html
http://www.allocine.fr/article/fichearticle_gen_carticle=18682345.html
https://www.lesuricate.org/avec-le-festival-ecrans-de-chine-decouvrez-une-autre-realite-de-la-chine/
https://www.weezevent.com/conference-le-30-janvier-taiwan-la-victoire-de-tsai-et-ses-consequences
https://www.lefigaro.fr/international/a-taiwan-audrey-tang-ministre-transgressive-20200831
https://news-24.fr/pompeo-invalide-les-restrictions-aux-contacts-diplomatiques-avec-taiwan/