Avis de Xirong : "T’es-tu tatoué ?"
À notre époque près de 20% des Français ont ou ont été tatoués et le pourcentage des tatoués aux USA atteint même un tiers. À ce propos, on peut voir des émissions de télévisions américaines au goût douteux ici https://www.youtube.com/watch?v=YCReqWz4yM8 ou là https://www.youtube.com/watch?v=WCE-noTdqVo
Le tatouage remonte à la nuit des temps et sur la momie congelée Ötzi trouvée dans le Tyrol portaient des tatouages sur divers parties du corps. Seuls dans l’Antiquité les hommes libres grecs et romains se refusaient au tatouage qu’ils considéraient destinés aux esclaves ou à leurs mercenaires étrangers. Le nom "empereur" est tatoué sur leur main ; Flaubert le signale d’ailleurs dans son roman Salambô.
Dans le milieu traditionnel de la prostitution occidentale, les proxénètes avaient l’habitude de faire tatouer leur nom ou leurs initiales sur le corps de leurs filles. Courant au Maghreb le “hargus” (la “mouche”, un point sur la joue) fut importé en métropole, et on sait que les maquereaux d’origine italienne l’imposèrent aux filles de Grenoble qu’ils contrôlaient dans les années 1970. Notons que l’on put voir, lors d’une exposition au musée du Quai Branly, une Arménienne tombée dans les mains de proxénète syrien dans les années 1920, taouée au front par un signe qui permettait à tous de l’identifier comme fille publique. Au bagne, les "mômes" étaient tatoués souvent avec des motifs obscènes sur ordre de leur protecteur. On sait que les déportés étaient tatoués par un chiffre dans les camps de concentration.
Toutefois les tatouages ne sont pas que la marque d’une stigmatisation, ainsi des professionnels ont pu se faire tatouer un symbole de leur métier (comme un rabot pour un menuisier). Le tatouage peut être également de protection comme la main de Fatma en Afrique du nord, un extrait de tantras sur le corps d’un moine bouddhiste, des tigres dans le souhait de trouver la puissance en Extrême-Orient. D’autre part nombre de chrétiens de l’Antiquité, se sont faits une croix rappelant la crucifixion ou le monogramme du Christ utilisant les lettres grecques X et P.
Les tatouages peuvent aussi répondre à des motivations purement esthétiques dans plusieurs continents. L’auteur aborde d’autres thèmes comme les scarifications ou les piercings et les douleurs provoquées chez le patient dans les diverses formes de décor de son corps. On apprécie les nombreuses photographies offertes dans la partie centrale de l’ouvrage.
Pour tous publics Quelques illustrations
