Avis de Ernest : "Un été monstrueux"
Un jeune chercheur américain Tom arrive à Genève afin d’en apprendre plus sur l’été 1816 où Lord Byron, Percy Shelley et la future Mary Shelley se rencontrent dans la cité de Calvin. Comme toute l’Europe cette ville, du fait de l'éruption, en avril 1815, du Tambora (un volcan indonésien), le ciel est chargé de cendres volcaniques qui bloquent les radiations solaires. L'été 1816 fut en Suisse 2.5°C plus frais que la moyenne et il a également beaucoup plus plu (on est passé de 40 à 90 jours arrosés). Genève avait assez de réserves alimentaires et fut largement épargné par la famine, ce ne fut pas le cas de la région du nord-est de la Confédération helvétique. De plus des masses de neige ne fondirent qu’au printemps 1817, aussi de grandes inondations eurent lieu alors.
Dans une salle de la bibliothèque universitaire, une statue de Mme de Staël s’anime et engage un bon moment un dialogue avec notre étudiant. Peu avant Tom lisait une lettre envoyée par Byron à sa demi-sœur Augusta (née quatre ans avant lui) ; on soupçonne le poète d’être le père de Médora Leigh, fille d’Augusta née en 1814 et décédée dans l’Aveyron en 1849 en compagnie de son mari un ancien sous-officier de l'armée française (voir http://www.vivreaupays.pro/Professionnels/tabid/63/ProdID/4531/Langauge/fr-FR/CatID/7/LE_DESTIN_DE_MEDORA_LEIGH_EPOUSE_TAILLEFER_LAPEYRE.aspx et http://www.persee.fr/doc/rbph_0035-0818_1928_num_7_3_6542_t1_1101_0000_1)
Il rencontre chez un bouquiniste Victor une personne âgée Antoine, ce dernier est un érudit de des époux Shelley et de Byron. Victor lui fait faire la connaissance d’Ursula sa compagne, peu avant son retour par avion aux USA. Commence alors une deuxième partie qui se déroule en 1816 et se prolongera dans une quatrième partie. Dans le troisième volet, on assiste au retour de Tom à Genève. Tom court sur les traces de ses personnages se rendant de Genève à Chillon, de Chamonix au village de Nernier. Tom découvre dans la sacristie d’une chapelle du Chablais en Savoie une partie des Mémoires de Lord Byron que le poète avait confié provisoirement à un ami (mais les circonstances ont fait qu'il ne les a jamais reprises).
C’est une très bonne approche des conditions de création de l’ouvrage Frankestein :
« (au sujet de Mary Shelley) Dans sa détresse et sa solitude, contrairement au monstre de Frankestein, Byron a trouvé une oreille attentive et compatissante chez cette jeune femme. Par son absence de préjugés, par sa lucidité, par son refus de se laisser effrayer, elle a contribué à briser la gangue de cynisme du poète. Si elle lui doit la force de son récit, le cri de désespoir de sa Créature, il lui doit la puissance romantique de Manfred et des écrits qui ont suivi. » (page 234)
Par contre Mary Shelley étant née en août 1797 et la rencontre entre la romancière et le poète se faisant le 25 mai 1816 pour se prolonger jusqu’en septembre de la même année, on peut plutôt parler de dix-neuf ans pour elle alors que le texte lui en donne dix-sept.
Pour connaisseurs Aucune illustration
MARY SHELLEY
Le comité de lecture du festival a sélectionné cinq romans de science-fiction mettant à l'honneur les auteures qui propose une réflexion sur notre réalité, de par leur thématique de fond comme par leur travail de la forme !
http://www.intergalactiques.net/prix-mary-shelley-2018/
https://sceneweb.fr/jeanne-balibar-et-jacques-bonnaffe-dans-la-fabrique-des-monstres-ou-demesure-pour-mesure-de-jean-francois-peyret/
https://www.loc.gov/item/2017600664/