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La deuxième guerre mondiale au cinéma: Le jeu trouble des identités

La deuxième guerre mondiale au cinéma: Le jeu trouble des identités
L’Harmattan188 pages
1 critique de lecteur

Avis de Adam Craponne : "Maintenant ils veulent notre art !"

Notre titre est la reprise d’une réplique du film Le train où apparaît un personnage qui correspond  à celui de la conservatrice du Jeu de paume durant la Seconde Guerre mondiale, à savoir la dauphinoise Rose Valland. Cette dernière a fait récemment l’objet de plusieurs livres, dont en littérature de jeunesse l’album (type Père Castor) Rose Valland l’espionne du musée du Jeu de Paume et le roman historique Une résistante sauve des œuvres d’art: Rose Valland, une BD pour adultes Clair-obscur ainsi que l'ouvrage d’étude Rose Valland la Résistance au musée.

Quitte à commencer cet ouvrage par une citation de Clemenceau, on aurait pu éviter de se tromper en la donnant, rappelons que ce mot d’esprit est : « La guerre ! C’est une chose trop grave pour la confier à des militaires ». Quand à la réflexion autour de l'Offensive Nivelle, elle est complètement fantaisiste, en effet c'est cette trop grande confiance des parlementaires dans les généraux en chef qui coûta des désastres. En fait l’acteur Christophe Malavoy  n’assure heureusement que la préface de cet ouvrage et il attribue au cinéma des vertus qu’on aimerait bien lui voir toujours porter. « Le cinéma (…) a écrit sans doute ses plus belles pages en réussissant à faire de cette déflagration mondiales une œuvre artistique salvatrice, indispensable à la reconstruction de l’homme et de son avenir. Une reconquête de la dignité humaine, d’une tolérance, d’une solidarité et d’un besoin de justice inhérents à l’épanouissement des peuples » (page 10).

Josepha Laroche avait déjà étudié la vision de la Première Guerre mondiale au cinéma, elle a choisi des films qui désacralisent le patriotisme et pointent la brutalisation du conflit. Vingt films sont étudiés dans La deuxième guerre mondiale au cinéma, ce sont : Allemagne année zéro, Jeux interdits, La traversée de Paris, La chatte, Lacombe Lucien, Les bourreaux meurent aussi, Le criminel, Un ami viendra ce soir, L’Affaire Cicéron, Au revoir les enfants, To be or not to be, Rome ville ouverte, Marie-Octobre, Le train, L’armée des ombres, Le dictateur, Le silence de la mer, Arrêtez les tambours, Le général Della Rovere, Monsieur Klein.  

Les dix premières œuvres retenues montrent « combien la guerre a affaibli la cohésion sociale au sein des nations belligérantes » (page 27). Le chaos de la guerre entraîne un chaos dans les consciences ; les cinq premiers films sont présentés dans un chapitre intitulé "La perte des repères" et les cinq suivants dans un chapitre nommé "La fragilité des rôles". Les films onze à vingt appartiennent à l’ensemble "La cohésion retrouvée" et se partagent entre le sous-ensemble "Les solidarités combattantes" et l'autre sous-ensemble "L’altérité libératrice".   

De la conclusion, on peut tirer :

« ces films ont bien montré aussi comment la Deuxième Guerre mondiale avait exacerbé l’ambivalence des conduites, ces dernières oscillant entre une quête permanente de soi plus que jamais périlleuse et la reconstruction d’une altérité vécue finalement comme libératrice, sinon rédemptrice, même si elle devait parfois se réaliser dans la mort » (page 178).

On peut regretter l’absence totale d’illustration.

Pour connaisseurs Aucune illustration

Adam Craponne

Note globale :

Par - 751 avis déposés - lecteur régulier

406 critiques
14/03/18
Natan, le fantôme de la rue Francoeur
film documentaire de Francis Gendron, Alain Braun et Alain Tyr, France, Métaction / Label Vidéo, 2017, 60 min.
En 1927, Bernard Natan, français d’origine roumaine, né Natan Tannenzapf, inaugure les studios de cinéma de Montmartre. Quelques années plus tard, il prend la direction de la firme Pathé qui devient Pathé Natan. Bernard Natan va profondément réorganiser l’entreprise et en assurer le succès. Mais la crise des années 1930 plonge le pays dans la tourmente et Bernard Natan devient la cible de la presse d’extrême droite. En butte à une campagne antisémite d'une rare violence, il est arrêté en 1938, déchu de sa nationalité française et livré aux Allemands en 1942. Déporté à Auschwitz, il y mourra peu de temps après.
Mardi 20 mars 2018 à 18h
à Orléans - Cercil-Musée Mémorial des enfants du Vel d’Hiv
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