Avis de Benjamin : "Comme disait John je n’ai pas de Wayne avec les Indiens"
Voilà un ouvrage d’un intérêt certain pour un large public. En effet le genre western est goûté par tous, et son univers est entré dans l’imaginaire de chacun. L’avantage est ici de trouver une bonne centaine d’entrées sur divers sujets.
Dans une introduction, on insiste en particulier sur les antinomies présentes dans les westerns (ouest/est, nature/culture, sauvagerie/loi, individu/société). On retiendra ce passage :
« Lorsque l’Ouest est défini dans l’imaginaire, tous les éléments du mythe s’organisent et s’ordonnent. Pour le Parti de la Loi, la société est la seule réponse raisonnable à la nature mauvaise de l’homme. La Loi sépare les individus dans la recherche égoïste de leurs propres intérêts. L’Ouest, dernière terre sauvage, doit être par conséquent conquis par l’Est civilisé afin que la Paix et la Raison puissent régner et que la nuit morale soit enfin dissipée. En revanche, pour les défenseurs du Grand Dehors, l’état de Nature assurait l’innocence de l’homme que la société vient détruire. La lutte du social contre la Nature a engendré l’avilissement de l’éthique et la dégradation des mœurs, l’inégalité funeste entre les hommes et, conséquence de tous ces faits, l’esclavage poplitique. L’Ouest est donc le dernier lieu sur la planète où l’homme peut encore vivre dans l’état de Nature ; mais, en progressant, l’Est saccage le Jardin du monde ». (pages 12-13)
On trouve en fin d’ouvrage la liste des films évoqués, les plus connus ont une entrée particulière ; sont évoqués les plus récents comme "Open Range" de 2003 ou les plus anciens comme "La Flèche brisée" datant de 1950. Parfois on est surpris de trouver là un film comme "Voyage au bout de l’enfer" qui raconte l'amitié de trois ouvriers partis combattre au Vietnam, mais on nous explique longuement les raisons qui font que l’on a trouvé pour rattacher certains motifs de film à des motifs récurrents aux westerns.
Des acteurs comme John Wayne ou Robert Mitchum, des personnages historiques comme Jesse James ou des acteurs collectifs comme les Apaches ou des motifs comme le lynchage ont droit à des articles. Vingt-quatre pages d’illustrations (non paginées) présentent tant des images de film que de documents ethnographiques sur les indiens que des parents et enfants prenant des tickets pour entrer dans un cinéma.
Pour connaisseurs Quelques illustrations