Avis de Ernest : "L’affiche, le plus vieux vecteur de publicité, à son heure de gloire"
Christophe Matho rappelle que l’affiche fut le premier vecteur de la publicité ; il trouve ses origines en France en 1539 dans une ordonnance de François Ier où elle est conçue « comme un complément d’informations à la criée publique qui annonçait les actes officiels royaux ou les enterrements». On parlait alors de "tableau" et le terme d’"affiche" n’apparaît que sous la Monarchie de juillet. L’invention de divers procédés techniques au XIXe siècle permet des tirages importants pour chaque affiche. En France, on doit percevoir, à cette époque, une taxe sur les affiches qu’on appose.
L’auteur montre les influences artistiques qui s’exercent dans l’affiche, ainsi l’Art nouveau transparaît dans les œuvres à la Belle Époque. Si pour l’essentiel, les affiches viennent d’une production francophone, très ponctuellement on offre des productions en langue étrangère comme cette invitation à rejoindre la jeune Armée rouge ou les avions de la RAF visant un Hitler à quatre pattes.
Suivent des chapitres qui servent à vanter un journal précis (et parfois en annonçant le nouveau feuilleton comme Germinal de Zola), un spectacle (on relève pleine page une affiche annonçant un spectacle avec l’acteur noir Chocolat), une exposition qui peut être universelle (très belle affiche de membres de la tribu des Achantis au jardin zoologique d’acclimatation de Paris), un produit alimentaire (avec la production de Benjamin Rabier pour la Vache qui rit plus diverses œuvres pour les biscuits nantais et le chocolat Menier), une boisson ou un tabac, un produit pharmaceutique, divers produits industriels (peintures, lessives, lampes, radiateurs…), les vêtements, le vélo, le matériel agricole (avec une grande affiche de Poulbot page 158), l’aviation, la voiture et les trains, les voyages en bateau (avec diverses images de ports), la propagande (surtout autour des deux guerres mondiales).
Il y a un travail très intéressant de lecture à faire en particulier sur l’image des "peuples de couleurs", des femmes ou sur la façon de rendre l’idée de prospérité et celle de pauvreté (si on n’utilise pas le produit mis en avant). On retrouve une relative diversité de métiers, certains disparus comme les ramoneurs (on frémit d’ailleurs devant le jeune ramoneur qui a déjà respiré tant de poussières et qui se roule une cigarette durant une pause). On retrouve évidemment de grands noms comme Muche, Chéret ou Cappiello.
Pour tous publics Beaucoup d'illustrations
http://www.prun.net/actu/un-musee-de-laffiche-a-ouvert-sur-lile-de-nantes