Tintin du cinéma à la BD

Faute de pouvoir proposer la moindre vignette d’un album de Tintin ou d’autres héros d’Hergé (sont évoqués également Les aventures de Totor, Jo et Zette ainsi que Quick et Flupke), pour des raisons de droit bien connues, l’auteur s’est largement rattrapé sur les images de films et on en est ravi. Hergé semble avoir été un cinéphile averti et  de plus on a la certitude qu’il a puisé certaines de ses inspirations dans les nombreuses revues cinématographiques populaires de l’époque. C’est l’occasion de les connaître et de citer en particulier Le Film complet des frères Offenstadt (ceux qui ont aussi des journaux qui racontent les aventures de L’Espiègle Lili et des Pieds nickelés). Cette revue « voit ainsi le jour en novembre 1922, avec l’objectif de raconter sous forme de "ciné-roman" un film entier en 16 pages illustrées par plusieurs photos du film. Dans les années qui suivent, apparaissent bientôt La Petite illustration cinématographique, Ciné-Miroir et Mon film.  Alain Carou écrit dans le Dictionnaire du cinéma français des années vingt que dans Le Film complet apparaît «  une mise en page moderne et inventive, qui valorise à l’extrême l’illustration photographique et, dans l’image, les corps en action » (page 19).    

Bien sûr il a puisé des gags dans les films comiques de l’époque avec Charlie Chaplin, Laurel et Hardy et les Marx Brothers. L’ouvrage comprend deux parties, composées de trois à cinq chapitres, intitulées "Hergé et le cinéma" et "Le cinéma dans l’œuvre d’Hergé". La troisième partie s’intitule "Influences cinématographiques par œuvre", on y analyse près de vingt œuvres différentes donc évidemment tous les albums de Tintin.