Avis de Zaynab : "Le renard souffre-douleur, le moineau au grand coeur et l'ingéniosité du pélican accordeur"
Ces trois histoires par Benjamin Rabier appartiennent à la série de la "Petite Collection enfantine", une collection qui compte en fin de compte trente-neuf titres, tous publiés au départ chez Garnier, entre 1928 et 1939. Rappelons que l'on a là de l'histoire en images et non de la BD car le texte est sous ou entre les images et non dans des bulles.
On est donc là face aux dernières productions de "l'homme qui fait rire les animaux" et Benjamin Rabier montre à quel point il est capable de bâtir un récit qui sait faire se succéder moments comiques (du fait de la situation) et passages dramatiques pour amener, de façon plus ou moins implicite, l'enfant vers une réflexion morale.
Quoique l'humour langagier soit réduit, on a quelques jeux de mots, plus toujours compréhensible par un enfant d'aujourd'hui ; ainsi le renard qui a des ennuis cause d'un râteau est dit "ratissé", par ailleurs la culture scolaire ayant évolué en près d'un siècle des allusions risquent de ne pas être comprises, comme l'évocation de Roland jouant du cor à Roncevaux. Ceci ne nuit nullement à la possible compréhension du lecteur et ravira le lecteur adulte qui reverra là l'univers culturel de sa propre enfance.
Dans "Maïtre Renard", on voit d'abord notre animal prétendument rusé être la risée de nombreux autres puis on le découvre réussissant à tromper successivement deux chiens. Contrairement à l'usage ici le renard n'est pas moralement condamné du fait de ses larcins. Pour "Trotte-menu", également de Benjamin Rabier, l'histoire se terminait ainsi :
« La souris était sauve ; mais dans quel état ! [...]
On la montra du doigt et on la cita en mauvais exemple aux petits enfants ».
Par contre on vante l'esprit charitable de Nono le moineau à travers diverses actions d'aide auprès de plusieurs animaux qu'il accomplit ; à la fois l'illustration et les mots portent bien ce message. Les gags visuels sont multipliés autour du bec si particulier du pélican Honoré.
La mémoire de Benjamin Rabier reste vivante chez Berrichons à la fois parce que le père de notre auteur était de l'Indre et à la fois parce que Benjamin Rabier résida dans ce dernier département pendant le dernier quart de sa vie ; le musée de Châteuroux possède nombre de ses œuvres même si elles ne sont plus présentes dans l'exposition permanente. Son souvenir s'est aussi maintenu chez les Vendéens car il est né à La Roche-sur-Yon et aussi parce que sa mère était du Bas-Poitou.
coup de coeur !Accessible jeunesse Beaucoup d'illustrations
http://www.ewanews.com/component/content/article/7-terrassonnais-tourisme/4126-2016-03-16-17-25-20
https://www.herodote.net/histoire/synthese.php?ID=2477&ID_dossier=500
https://theconversation.com/a-quoi-les-premiers-livres-pour-enfants-ressemblaient-ils-140922