Avis de Benjamin : "On connaît la musique mais quid du sens des paroles"
Deux pages sont consacrées à chaque chanson et une adresse itunes est donnée afin de pouvoir écouter chaque chanson. Il n’y pas d’illustration à l’intérieur. Le texte n’est donné ni en anglais ni en sa traduction française et on a donc une explication sur les conditions de création et le sens général (voire d’un point particulier ou d’une utilisation dans un autre média ou pour une publicité) de la chanson est donné. Une certaine maîtrise de l’anglais est souhaitable pour bien comprendre la phrase citée ponctuellement.
Les chansons sont présentées dans l’ordre ; on part de 1957 avec Louis Louie de l’auteur et interprète Richard Berry et on va en continu jusqu’en 1997 pour Brimful of Asha chanté par groupe anglais Cornershop. "(…) une infamante rumeur Louie Louie est une apologie du sexe diabolique." (page 7)
En fait il y a un saut des le temps qui, pour les deux dernières pages, nous projettent en 2003 avec Beautiful Days du groupe de rock belge Venus. La date choisie est celle où la chanson est connue et pas celle où elle a été écrite, un décalage de quelques années peut exister comme avec The Ballad of Lucy Jordan (on signale qu’on est passé de 1974 à 1979) mais aussi pour Born in the USA (il n’est par contre pas mentionné qu’un écart de trois ans existe).
On découvre des pistes de sens qui n’étaient connues que par des anglophones cultivés. Parfois nos soupçons sont confirmés ainsi White rabbit est bien en rapport avec Alice au pays des merveilles et Roxanne de The Police est en lien avec Cyrano de Bergerac. Israelites de Desmond Dekker renvoie à l’imaginaire des rastas qui fait de l’Éthiopie le pays de leurs racines. Born in the USA n’est pas du tout un hymne à l’impérialisme américain mais plutôt la complainte d’un ancien du Vietnam qui hère à travers le pays, faute d’une réinsertion.
" Car le succès planétaire de Born in the USA est basé sur une terrible méprise. Il faut en effet passer les 4 premiers mots pour se rendre compte que cette chanson, dont le refrain résonne comme un hymne à l’Amérique triomphante, est tout sauf une déclaration d’amour à la nation américaine ! Elle dresse le portrait peu flatteur d’un pays qui délaisse ses « héros ».
La chanson évoque, à la première personne, la situation d’un vétéran du Vietnam moins de 10 ans après la fin du conflit. Une situation loin d’être confortable, la chanson prend dès lors un tour très ironique.
L’homme, originaire d’un trou perdu « a dead mans town » a connu le malheur dès son arrivée sur terre, « The first kick I took was when I hit the ground ». Tout ça pour finir comme un chien trop battu, qui passe le restant de sa vie à essayer de ne plus prendre de coups, « You end up like a dog that’s been beat too much Until you spend half your life just covering up ».
Il a été pris dans une bagarre en ville, « a hometown jam », et on lui a laissé le choix, la taule ou l’armée pour aller tuer du jaune au Vietnam, « kill the yellow man ».
Il a eu la chance d’en revenir entier, mais il ne trouve pas de boulot. Le chef de la raffinerie lui dit « Son, if it was up to me », fils, si ça ne tenait qu’à moi… Il se souvient alors d’un camarade, un frère qui lui, n’est pas revenu, « The Vietcong, they’re still there, he’s all gone ». Ça fait maintenant 10 ans qu’il est sur les routes, « I’m ten years burning down the road, Nowhere to run, ain’t got nowhere to go » avec nulle part où aller." (page 200)
Axel du Bus a révisé dans cette édition essentiellement la biographie des gens qu’il cite car certains sont décédés entre 2012 et 2015. Axel du Bus a repris là le contenu de ces chroniques radios intitulées Your Song à la RTBF.
Pour connaisseurs Aucune illustration