Avis de Ernest : "L’écomusée ne fait pas l’économie de l’engagement citoyen"
Les écomusées ont pour objectif de valoriser le patrimoine matériel (outils, habitat…) et immatériel d’un territoire et d’une population. Georges Henri Rivière et Hugues de Varine sont en France ceux qui ont défini et popularisé le concept. Il existe un regroupement national des écomusées français au sein de la Fédération des écomusées et des musées de société. Les deux premiers écomusées créés en France ont été celui des Landes de Gascogne et celui du Creusot en Saône-et-Loire. Dès le départ, il était prévu d’impliquer les populations locales et il était prévu qu’un comité des usagers se réunisse afin de donner des avis sur l’orientation à prendre en particulier pour le thème des expositions. Une génération de conservateurs, influencée par mai 1968, a été soucieuse de renouveler l’offre des musées. Certains écomusées sont devenus des musées classiques, mais d’autres ont essayé de rester plus fidèles au modèle originel. Ce sont les expériences qu’ils ont pu mener qui sont contées ici.
L’ouvrage Le musée participatif: L’ambition des écomusées est composée d’une suite de communications tenues à Marseille en 2015 lors du congrès annuel de la Fédération des écomusées et des musées de société et est divisé en trois parties : Histoire et actualité de la participation, Participation et missions scientifiques, Participation et médiatisation.
Dans la première partie Morane Chevanon explique comment la mémoire des Villeurbannais a été suscitée et mise en valeur. Suivent ensuite des textes de Joëlle Le Marec de l’université Sorbonne Paris 4 pour une communication intitulée "La participation. Pour un retour au politique en muséologie et dans le domaine sciences et société", de Jean-Claude Duclos qui fut conservateur à Grenoble au Musée dauphinois et évoque celui qu’il qualifie de défricheur à savoir John Kinard qui oeuvra à Washington, de Hugues de Varine pour "Émergence de la participation dans les musées", de Cyril Fiorini avec "Recherches participatives ; état des lieux, méthodes et processus", de Florence Andreacola pour "La visite du musée de société à l’poque de la culture numérique. Étude des interactions médiatisées pendant la visite".
Le second volet est composé d'abors des communications suivantes : "Quand le public ramène sa science : quelle place pour les musées au sein des processus participatifs" de Valérie Perlès, "Enjeux et limites de la collecte participative. Étude de cas à l’écomusée du Val de Bièvre" où Alexandre Delarge raconte l’expérience de collecte d’objet auprès des habitants de Fresnes qui fut faite en 2001 prolongée une quinzaine d’années plus tard par l’apport de souvenirs oraux et de photographies. Ensuite Jules Croquet évoque l’expérience réalisée à l’écomusée Paysalp à Viuz-en-Sallat en Haute-Savoie, Jean-Luc Maillard parle de l’écomusée du Pays de Rennes qui a travaillé avec des éleveurs de volaille, Michel Colardelle et Colette Foissey informent sur l’avancée des projets à Mayotte et en Guyane (au passage est abordé la question, pour un univers d’objets précis, de la richesse du vocabulaire dans une langue locale), Jean-Luc Poueyto et Anne Drilleau se sont penchés sur la présence de la culture tzigane dans les musées européens et ils ont développé sur l’expérience participative menée au Museon Arlaten ainsi que sur un projet avec les Manouches à Pau.
La troisième partie permet de parler ou reparler du Musée de Bretagne à Rennes, de l’écomusée de Villeurbanne, de l’écomusée du Fier Monde à Montréal et du MUCEM de Marseille. Dans la conclusion, il est rappelé une dizaine d’objectifs à se donner dont le moindre n’est pas « « faire naître des relations sociales fortes au sein des communautés que le musée sollicite et touche » (page 163).
Pour connaisseurs Quelques illustrations
