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Les mémoires authentiques de Vidocq

Les mémoires authentiques de Vidocq
Archipoche 319 pages
2 critiques de lecteurs

Avis de VInce1576 : ""Les Mémoires se fondent sur un postulat biaisé Vidocq est innocent, seules des circonstances historiques troublées et l'injustice l'ont amené à s'exposer à des erreurs judiciaires pour lesquelles il a payé le prix fort""

Cette phrase issue de la préface de Roger Martin montre l'ambivalence de l'ouvrage.

Vidocq (1775-1857), dans ses Mémoires, se peint sous son meilleur jour, mais n'est ce pas finalement le propre de l'autobiographie ?

Schématiquement la première partie de l'ouvrage montre un Vidocq délinquant, soldat, déserteur, et évadé. Il traverse les époques troublées que sont la Révolution et le Directoire. Il est flagrant qu'à ce moment là de son récit, il se donne le rôle de victime. Il commet des actes délictueux mais bien souvent malgré lui (une sorte de "à l'insu de son plein gré", avant l'heure). 

Il est également homme d'esprit et séducteur. Cette partie a suscité en moi, amusement et oeil critique. Tout est trop beau pour être honnête.

Dans la seconce partie de l'ouvrage (qui se déroule essentiellement sous l'Empire et la Restauration), il devient, en échange d'une amnistie, et pour reprendre un terme moderne, agent infiltré.

Utilisant les méthodes des délinquants (des méthodes qui seraient probablement en violation des lois modernes), avec beaucoup d'audace et de courage, il fait procéder à de nombreuses arrestations (20 000 revendiquées), et démasque des bandits où les agents de police officiels échouaient . Il n'hésite pas à payer de sa personne.

Dans cette partie également, il est possible de ressentir la mise en scène. A tel point qu'il n'hésite pas à préciser que les malfaiteurs vont jusque à lui être reconnaissants et à lui demander des services. Mais on ne peut nier que sa façon d'agir fut efficace et probablement révolutionnaire.

Ici, nous sommes proches du roman policier moderne. Il n'est, alors pas étonnant que Vidocq ait inspiré de grands auteurs comme Victor Hugo ou Balzac, et encore aujourd'hui qu'il puisse être le héros de films ou séries. Ses mémoires permettent de s'immerger dans le monde du crime qui finalement reste une constante, hier comme aujourd'hui.

Comme le souligne Roger Martin, nous sommes proches de ces personnages ambigüs que furent Fouché ou Talleyrand.

L'ouvrage se termine en 1827. Pour connaître la fin de l'histoire de Vidocq, il convient de revenir à la préface. Je conseille de la lire deux fois, une première avant de débuter l'ouvrage, car de judicieux conseils y sont dispensés (notamment de procéder à une lecture entre les lignes). Une seconde lecture, à la fin de l'ouvrage, pour connaître (ou se rappeler) le fin mot de l'histoire.

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VInce1576

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Avis de Octave : "Un fils de boulanger qui sait se sortir du pétrin"

Le film L'Empereur de Paris, qui raconte la vie de Vidocq, est sorti le 19 décembre 2018 (voir la bande annonce ici https://www.youtube.com/watch?time_continue=3&v=3bN3fXPEPDI). Ce n’est pas la première production cinématographique, depuis 1909, qui s’inspire de certains aspects de la biographie de ce personnage et Claude Brasseur, dans les années 1970,  dans la série fortement romancée Les Nouvelles Aventures de Vidocq avait largement mis en lumière ce destin particulier.    

Ce n’est qu’en 1829 que paraissent les mémoires de Vidocq qui reçoivent son imprimatur, elles sont coécrites avec Froment (ex-chef de brigade du cabinet particulier du préfet) sous le titre d’Histoire de Vidocq, chef de la Sûreté. C’est ce contenu, seulement réédité en 1950, qui est présenté ici. Toutefois en 1828 étaient parus des souvenirs de Vidocq ; c'était une publication, par rapport à l'original, largement tronquée pour certains passages et bien enrichie avec certains écrits en particulier sous la plume de L’Héritier de l’Ain (connu ainsi, il s’appelait en fait Louis-François L’Héritier).

Les aventures complexes du texte de Vidocq nous sont contées dans la préface par Roger Martin, qui assure également la rédaction de nombreuses notes. Outre que de découvrir nombre de motsappartenant à l’argot de l’époque, ce sont des approches historiques que l’on trouve là dans ces explications. Ainsi page 78 apprend-on que la savatte, boxe française, fut codifiée en 1825 et qu’une manufacture d’armes existait à Maubeuge. L’explication page 231, autour de cette dernière ville, permet de comprendre que "chandelle de Maubeuge" servait entre autre à désigner un fusil. Des chansons de malfaiteurs sont même traduites en totalité, car il nous est difficile de comprendre par exemple (page 189) ceci : « Railles, griviers et cognes, nous ont pour la cigogne, trétous marrons paumés ».     

Eugène-François Vidocq, a vu le jour le 24 juillet 1775 à Arras et est décédé le 11 mai 1857 à Paris. On apprend que Vidocq combattit à Valmy. Moins de deux ans après cette bataille, Marie-Anne-Louise Chevalier lui a fait croire qu'elle est enceinte pour le contraindre au mariage, le couple tient une épicerie à Arras, mais Vidocq ne voyant pas arrivé le bébé annoncé et pensant qu’il est cocu, quitte sa jeune épouse.  C’est sous le Directoire qu’il va mener une vie d’escroc et se retrouver au bagne de Brest puis à celui de Toulon, tentant plusieurs évasions. Entre 1800 et 1809, il est en cavale, résidant quelques temps à Auxerre (autour des pafes 140). Bien qu’il soit vraisemblablement un peu mythomane, cette période où alimente largement sa propre légende, est rapportée de manière captivante.

En quelles circonstances passe-t-il au service de la police ? Cela est à découvrir. Il fait montre là des qualités d'excellent  physionomiste et d'habileté à se déguiser. En 1814, il enquête sur les bijoux qu’un joailler parisien a caché à Livry, pour échapper à un pillage des cosaques. Une de fois de plus, il se travestit pour confondre le coupable qui a caché la précieuse cassette dans les bois de Vaujours. Vidocq expose ainsi assez largement plusieurs enquêtes qu’il a menées. On est parfois avec un récit assez proche  de celui qui se trouverait dans un roman passionnant aux mille rebondissements et pourquoi bouder notre plaisir de lecteur.

Le récit se clôt au début des années 1820. Sous Charles X, notre personnage connaît sa disgrâce. C’est au début du règne de Louis-Philippe (avec qui il a d’ailleurs une certaine ressemblance de visage) que Vidocq monte la première agence française de détectives privés.   

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Octave

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Par - 464 avis déposés - lecteur régulier

464 critiques
21/01/19
800 000 entrées, en 1 mois, pour le film L'Empereur de Paris, autour de la vie de Vidocq.
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