Avis de Adam Craponne : "Le peuple me haïra d’autant plus qu’il m’a aimé (Jérôme Pétion)"
Jérôme Pétion est originaire de Chartres et a été maire de Paris en 1791 et 1792. Après l’arrestation de la famille royale à Varennes en 1791, il est un des personnages chargés de ramener celle-ci à Paris. Jacobin au début de la Révolution, il protège les gardes suisses survivants de la prise des Tuileries. Il vote la mort du roi puis s’oppose à Robespierre et se classe dans les girondins dans la Convention dont il fut le premier président.
Lorsque Robespierre présente le 24 avril 1794 un projet de déclaration des droits subordonnant la propriété à l'utilité sociale, Jérôme Pétion publie une Lettre aux partisans dans laquelle il brandit le spectre de réformes agraires face aux propriétaires et rappelle que tout désordre fait courir de grands risques à la vitalité économique du pays (page 514).
Avant de se suicider en juin 1794, notre personnage traqué avait confié à Madame Bouquey le manuscrit de ses Mémoires et divers documents qui furent connus du Comité de Salut public peu après lors de l’arrestation de Madame Bouquey. Son fils et son petit-fils firent une carrière militaire. Le personnage revit dans les romans et au théâtre pour la période allant de la Monarchie de Juillet jusqu’à la Belle Époque.
L’homme apparaît comme celui qui entendait promouvoir des changements en phase avec le concept de liberté, et c’est pourquoi il a combattu les principes qui soutenaient la mise en place de la Terreur. Dans son introduction, Pierre Casselle écrit à propos de Pétion :
« Pétion, promoteur infatigable de la révolution des droits de l’homme et de l’égalité civique, de celle des libertés – politiques, individuelles, économiques – de celle de l’apprentissage de la démocratie locale, refusa constamment de cautionner les manœuvres démagogiques de ceux qu’il qualifiait d’anarchistes. (page 13)»
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