Avis de Octave : "Le siège de Toulon revisité"
Philippe Bornet avait déjà donné La Furia. Bonaparte en Italie en 2002, il livre en 2023 Qui veut tuer Bonaparte ?. C’est l’occasion de revenir sur les évènements qui vont permettre bien ultérieurement à Napoléon Bonaparte de pouvoir prendre le commandement de l’Armée d’Italie.
On démarre avec une révision du passage du héros à Beaucaire, on sait que Bonaparte donna un pamphlet montagnard intitulé Le Souper de Beaucaire. Arrivé dans le Midi, Bonaparte doit faire face à des insurrections menées tant par les girondins que par les royalistes. Napolitains, Sardes, Anglais et Espagnols apportent un certain soutien aux révoltés et ils auraient aimé mettre sur le trône le jeune Louis XVII qui ne meurt à Paris que le 8 juin 1795.
Les évènements amènent Bonaparte à Toulon où il reste quatre mois (de septembre à décembre 1793) pour mener victorieusement un siège. L’intérêt de l’ouvrage réside dans le récit des différentes attaques qu’il mène en tant que commandant de l’artillerie. Les troupes ont sur place pour général de brigade Dugommier, ce qui permettra à ce dernier de passer dans la mémoire des Parisiens avec l’attribution de son nom à une station de métro.
On reste étonné de voir à la page 132 notre auteur lui prêter ces propos : « Écoutez-moi bien, bande de petits cons… Le Comité de salut public m’a donné le commandement de cette armée sans que j’aie rien demandé, parce qu’au camp de Gillette, où il y a des soldats qui ont des couilles, j’ai accompagné les Sardes derrière le Var à coup de latte dans le cul ». Certes le vocabulaire des militaires était souvent assez choisi mais ce fils de planteur esclavagiste s’exprimait sûrement dans un langage plus soutenu. Afin de nourrir la dynamique romanesque de cet ouvrage, Philippe Bornet crée le personnage fictionnel de la comtesse vénitienne Anna-Lisa Vendramin.
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