Avis de Zaynab : "Napoléon n'aime plus La Madeleine"
Une partie documentaire, non illustrée, traite sobrement des raisons qui amènent Napoléon Bonaparte au pouvoir et de sa politique de conquêtes qui amène sa chute à deux reprises (1814 et 1815), des lycées, de Joséphine de Beauharnais, de la Malmaison, de la police sous l'Empire, de l'opposition royaliste au régime impérial. À la dernière page, l'auteure révèle qu'un agitateur royaliste a bien étendu un drapeau noir à fleur de lys en l'église de La Madeleine mais que cet événement s'est déroulé le 21 janvier 1803 et non en 1807 comme la fiction le présente.
L'action démarre en octobre 1806 pour la rentrée scolaire au lycée Napoléon à Paris (faire connaître la vie quasi militaire des lycées impériaux n'est pas un des moindes mérites de l'ouvrage), ces bâtiments devinrent ultérieurement le collège royal Corneille puis le lycée Henri IV. Un élève Gabriel, âgé de quinze ans à peine, se retrouve impliqué bien malgré lui dans un complot contre Napoléon pour qui il voue une très grande admiration au début du récit (mais son jugement va se nuancer), ceci d'autant que son parrain est l'un de ses plus proches amis de l'impératrice Joséphine. On évoque au passage le destin singulier du général Moreau alors en exil aux USA (page 224).
L'action est menée à bride abattue sur un fond extrêmement bien documenté sur les réalités d'un Paris en train de changer. Certains côtés ésotériques aident à porter la dimension mystérieuse qui caractérise intrinsèquement un complot :
« Il venait soudain de se rappeler les étranges paroles de la bohémienne édentée, rencontrée deux mois plus tôt devant les grilles du Jardin des Plantes. (…) Elle lui avait annoncé qu'il rencontrerait l'Empereur par trois fois. Or, avec la visite imprévue de Napoléon au lycée le jour de la rentrée, puis le dîner à Malmaison et cette soirée à l'Opéra, cela faisait bel et bien trois fois ! Gabriel ferma les yeux pour tenter de se souvenuir des autres paroles de la vieille femme ». (pages 114-115)
Accessible jeunesse Aucune illustration